1. Quelqu'un dans mon genre


    Datte: 05/07/2018, Catégories: fh, voisins, amour, Oral nopéné, humour,

    ... pas de mon boulot, qui repousse en général les dernières réfractaires. Normalement, je m’en fous. Love me or leave me… et la plupart du temps elles finissent par se tirer sans que ça m’affecte particulièrement. Je regarde ma gueule dans le miroir du salon. Putain, mais qu’est-ce qu’elle peut bien me trouver ? C’est mon statut d’écrivain qui la fait mouiller ? Toutes les pétasses du monde veulent se taper un écrivain, Marilyn s’était tapé Miller, et Bardot s’était tapé Gainsbourg… Chaque fois le même remake deLa Belle et la Bête. Sauf que la Bête ne se transforme jamais en Prince charmant, et qu’elles ont toutes fini par aller voir ailleurs. Je vais mettre les choses au point une bonne fois pour toutes. Je sors une feuille de papier à lettre et unBic, et je commence à écrire : * Foutu calcaire. Je sais pas ce que les anciens locataires utilisaient pour nettoyer les WC, je pourrais éventuellement penser qu’ils ne le faisaient jamais, mais ça rebute mon esprit cartésien. Tout homme qui se respecte ne peut pas pisser dans un chiotte dégueulasse. J’en conclus donc que ce foutu calcaire qui refuse de foutre le camp n’est dû qu’à l’usage tout à fait contre-indiqué de produit vaisselle ou autre détergent mal employé et à outrance. Les anciens locataires étaient simplement neuneus. Je refuse de croire que je vis dans un endroit où des hippies crades ne se lavaient jamais et ne nettoyaient jamais leur chiotte. Les narines pincées, je finis madélicate corvée puis passe à la cuisine. ...
    ... Récurée de fond en comble, elle respire la propreté. Mais je n’ai pas encore fait les carreaux. Je les observe, mes mains gantées sur les hanches, solidement plantée dans mes chaussons roses à grosses semelles et en forme de lapins. J’ai mis un tablier aussi. Très moche. Ça m’aide bien, en ce moment, de me penser totalement dépourvue de sex-appeal. Quand tu sais que tu es belle, les mecs veulent te sauter. J’ai déjà remarqué ça. Quand tu te sens moche, plus personne ne te court après. C’est exactement ce à quoi j’aspire, depuis que le voisin est venu me rendre mon assiette l’autre soir, sans un mot, sans un sourire… juste ce regard pénétrant, ce regardtroublant, qui m’a fait rougir. Et cette putain de lettre qu’il m’a tendue avant de redescendre l’escalier, l’air de rien. Elle est restée sur ma table de salle à manger depuis, à moitié ouverte, un coin chiffonné sous un dessous de plat, des taches de graisse sur les autres bords. Vaut pas mieux, cette lettre. Je pense que je vais l’oublier là jusqu’à ce qu’elle s’envole par la fenêtre, quand enfin il arrêtera de faire moins quinze dans ce pays et que je recommencerai à aérer. David, c’est pas un causant, mais faut lui concéder qu’il sait bien s’y prendre à l’écrit. Sûr : chez un mec qui écrit des bouquins, on devait s’y attendre. C’est juste ce qu’il dit, quoi. À la lecture, je me suis aperçue que sa mine autoritaire de mec qu’en a rien à foutre des autres est simplement unefaçade. Plus question de traîner au deuxième maintenant ...
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