1. Quelqu'un dans mon genre


    Datte: 05/07/2018, Catégories: fh, voisins, amour, Oral nopéné, humour,

    ... en connaissance de cause.— David…— Laisse-moi, s’il te plaît. Je vois qu’elle cogite dur. Les bras croisés devant elle, elle me dévisage d’un air songeur, la bouche un peu crispée. Soudain elle se relève, et d’une main qui tremble un peu me caresse la joue. — Je ne souhaite pas de relation sérieuse avec toi, David. Le mariage, les gosses… un plan épargne-logement et deux voitures, ce n’est pas mon kiff. Mais je te promets que je vais y réfléchir avant de te donner ma réponse.— Sally…— Oui ?— Je t’… Non, rien… Barre-toi… Je l’entends fermer la porte d’entrée et je m’allonge sur le lit, conscient de ce que je viens de faire. Tout ou rien… « TOUT » : une merveilleuse histoire, pas facile, passionnée, qui irait au bout d’elle-même, au paradis ou en enfer, mais qui vaut la peine d’être vécue. « RIEN » : ce serait plus facile… et horrible. Un sentiment d’amertume, d’inachevé, un éternel goût de cendres dans la bouche, que j’arrête ou pas de fumer. Je sors mon paquet et allume une sèche. Mon portable sonne… — Nolant.— Patron, faut que vous rappliquiez tout de suite, ça craint…— José ? Tu devais pas rentrer chez toi ? Je t’ai dit de prendre ta journée…— Plus possible Patron : on vient de retrouver l’adjoint du maire dans son bureau, il s’est fait sauter le caisson. C’est pas propre… Y a de la cervelle sur les murs.— J’arrive. Putain de métier… Une autre de ces raisons pour laquelle « RIEN » serait plus facile… Nous aurions dû être en train de faire l’amour… Quelle femme ...
    ... accepterait qu’on la plante en un tel moment ? Surtout pour un politicien que tout le monde savait notoirement corrompu. Allons, c’était sans doute mieux comme ça… * C’est l’aube, et on se les gèle, comme d’habitude. J’arrive à la mairie. Deux de mes gars font le planton devant l’entrée. Je monte rapidement l’escalier qui mène au premier, dans le bureau du maire. Devant la porte, deux conseillers municipaux gueulent pour qu’on les laisse entrer, sans succès. J’entre à mon tour. José est là, avec le médecin légiste et un expert en balistique. — Alors ?— Alors rien, répond José. Il s’est fait sauter la cervelle, et il y en a partout.— On a retrouvé des documents, il a laissé un mot ?— Que dalle… À mon avis, il a craqué. Depuis qu’il avait la presse au cul à propos du fric qui aurait été distribué aux électeurs en échange de leur vote…— Vous avez prévenu la famille ?— Ben… Normalement, patron, c’est vous qui…— Mouais, bien sûr. Boulot de merde… Non seulement on n’est là que pour les corvées de chiottes qui consistent à relever les empreintes, nettoyer la merde, se taper la presse pour dire qu’on n’était au courant de rien, en attendant que les cow-boys de la crim’ viennent prendre le relais, mais en plus, c’est à nous – et à moi en particulier – d’annoncer ce genre de nouvelle aux familles. J’allais réveiller une femme au petit matin pour lui dire que son mari s’était suicidé. J’allais l’entendre crier, ses mômes allaient se réveiller… et ce soir, j’allais me saouler et écrire un poème, ...