1. Science-affliction


    Datte: 13/07/2018, Catégories: sf,

    ... incontestablement celle du XXIe. Avec le Connecteur, bien sûr. L’idée était simple et il avait suffi que les moyens industriels soient débloqués, pénurie de pétrole oblige, pour qu’elle voie le jour. La nacelle utilisait le rayonnement magnétique solaire, supérieur à son rayonnement lumineux car présent même la nuit, pour créer autour de la nacelle un champ magnétique de même polarisation que le champ magnétique terrestre. L’opposition des champs magnétiques faisait s’élever le véhicule. On réglait l’altitude en réglant l’intensité du champ, une intensité très faible ne faisait décoller l’engin que de quelques centimètres. L’énergie résiduelle, non consommée par la création du champ magnétique, était utilisée pour la propulsion. Il en résultait que plus on était proche du sol, plus on pouvait aller vite. Le Code du Ciel stipulait que les altitudes basses étaient réservées aux longues distances à parcourir, les hautes aux petits trajets. Le rayonnement magnétique solaire n’étant pas très puissant, l’énergie récupérée ne suffisait pas à faire décoller des nacelles contenant plus d’une personne. Tous les transports collectifs ou de marchandises continuaient à s’effectuer de la manière traditionnelle, sur la route. Mais comme en semaine l’immense majorité des déplacements étaient individuels, cette invention avait permis de reléguer aux oubliettes les embouteillages biquotidiens autour des grandes villes. Ce n’était pas encore le cas des départs en vacances. Au bout de quatre ...
    ... minutes trente, Lucas se posa sur le parking de son immeuble. Il fila à la cave. Il prit soin de vérifier que personne ne l’avait vu y entrer et referma la porte à double tour. Il essaya de se remémorer l’endroit exact où il avait enterré la boîte. Après quelques essais infructueux, il sentit enfin au bout de ses doigts le contact du plastique. Il exhuma triomphalement la boîte hermétique. Il l’avait cachée là trois ans auparavant et malgré deux passages de l’immeuble au peigne fin par les chiens renifleurs, elle n’avait pas été découverte, heureusement pour lui. Il ouvrit précautionneusement la boite et en contempla le contenu avec tendresse. Un paquet de cigarettes, un briquet et vingt doses auto-injectables. Il avait pris des risques fous pour se procurer ces objets, les faisant venir en contrebande depuis l’Inde, où la production et la consommation de tabac n’étaient pas encore illégales. C’est que depuis que la Constitution avait été modifiée pour y inscrire l’interdiction formelle de fumer, les autorités ne plaisantaient pas. Il savait très bien ce qu’il risquait s’il était pris à fumer : la prison à perpétuité. Et ce n’est pas l’avocat qu’on lui commettrait d’office qui pourrait quoi que ce soit pour le sauver face à un crime aussi odieux. Il alluma lentement une cigarette, profitant de chaque seconde, faisant durer chaque geste pour mieux la savourer. La première bouffée le laissa étourdi, la tête tournant comme dans une centrifugeuse. Puis la nicotine emplit ses poumons ...
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