Bécassine (9)
Datte: 25/07/2017,
Catégories:
Hétéro
... difficile, mais j’aurai ce bébé et je m’en occuperai même si je me retrouve seule. Je me rends compte que je n’ai pas vraiment cherché à connaître son opinion et ai plus tenté d’imposer la mienne, mais nous sommes tous deux concernés et je ne peux pas la forcer à faire quelque chose qu’elle ne veut pas. C’est vrai que j’ai moi-même toujours eu des réticences vis à vis de l’avortement, mais dans notre cas ça me semblait nécessaire. — Tu es sûre de toi ? — Oui… Non… Oui… Je vais être maman. JE VAIS ÊTRE MAMAN ? Oh, mon Dieu, mais qu’est-ce que je vais faire ? Comment vais-je pouvoir m’en occuper ? Elle panique, maintenant. Elle commence vraiment à se rendre compte de ce dans quoi elle s’engage, mais j’ai la sensation qu’elle ne fera pas marche arrière. Elle paraît si fragile à cet instant, si démunie… Mon instinct protecteur se réveille ; je lui prends la main et l’attire sur le lit à côté de moi. Elle se jette dans mes bras. — Du calme, Bécassine. Si cet enfant vient au monde, je ne le laisserai pas grandir sans père. Je serai là pour te donner un coup de main. Peu importe comment on s’organisera, mais on trouvera un moyen. — Merci. Elle me dépose un petit baiser sur le bord des lèvres. Petit baiser qui en devient rapidement un gros. Nos langues s’emmêlent et une vague de frissons remonte le long de ma colonne vertébrale. Puis nos bouches se décollent et nous détournons notre regard l’un de l’autre. Cette fois, c’est bon : je vais vraiment devenir père ! Je ne sais pas si ...
... je dois m’en réjouir ou paniquer. Je suis situé quelque part entre les deux, avec une touche de colère. Tout cela ne serait pas arrivé si Bécassine avait fait attention à ce qu’elle fait. Elle en a fait, des bourdes ; mais celle-là, je crois que ça dépasse de loin tout le reste. — J’espère que le bébé tiendra de moi, dit-elle doucement. — Pour le physique, oui. Pour le reste, il vaudrait mieux qu’il tienne de moi, murmuré-je pour moi-même. — Quoi ? — Non, rien. Nous dormons chacun de notre côté dans le lit. Nous passons une bonne partie du dimanche chez mes parents où mon père n’arrête pas de me vanner pour mon plongeon de la veille, mais je ne suis pas d’humeur à rire. Nous repartons vers le milieu de l’après-midi. Le trajet se fait dans le silence. J’ai besoin d’aborder encore le sujet parce qu’il reste plein de choses à éclaircir, mais je ne sais pas comment lancer la conversation ; et puis je n’ose pas vraiment. Elle dort une nouvelle fois dans mon lit, mais cette fois elle se réfugie dans mes bras. Sur le coup, j’ai envie de la repousser, mais finalement je la serre contre moi. Son doux parfum dans les narines, je me sens un instant en paix. Le lendemain nous retournons au boulot. Travailler et écouter les histoires débiles de mes collègues me permet de me changer les idées. Mais ce répit est de courte durée : Bécassine me rejoint en milieu de matinée. — Il faut que l’on annonce la nouvelle à Becca ; je l’ai invitée à la maison ce soir. Une douleur dans le ventre se ...