Bécassine (9)
Datte: 25/07/2017,
Catégories:
Hétéro
... n’est pas dans le salon, ni dans la chambre, ni dans la cuisine. Je la trouve dans la future chambre du bébé. Elle est assise etcaresse doucement son ventre qui a gagné en volume. Elle est tellement adorable… Je profite de cette douce vision encore un peu tant qu’elle ne s’est pas aperçue de ma présence. — Ton papa va bientôt rentrer du travail. Bon, je sais, tu vas te dire que maman aurait pu trouver mieux, mais les choses ne se sont pas tout à fait passées comme prévu. Et là, tu dois te demander ce que j’avais prévu exactement. Eh bien, pour être honnête, j’avais prévu de ne pas tomber enceinte. Mais maintenant que tu es là, tout a changé. Et tu vas voir, malgré tout, ton père sera toujours là pour toi comme il a toujours été là pour moi. Tu peux avoir confiance en lui pour ça, et Dieu seul sait qu’on va tous les deux avoir besoin de lui. Il ne le dit pas parce qu’il est gentil, mais je sais qu’il me prend pour une incapable, totalement stupide, qui ne sait pas prendre soin d’elle, et il n’a peut-être pas tout à fait tort. Si je veux bien m’occuper de toi, il va falloir que j’apprenne aussi à bien m’occuper de moi, que j’arrête, par exemple, de coucher avec n’importe qui. Je tiens à dire cependant pour ma défense que, sur ce dernier point, je me suis montrée dernièrement très raisonnable. J’ai besoin de ton père pour qu’il me montre comment être une meilleure femme si je ne veux pas que tu finisses comme mon ancien appartement. On formera une jolie famille, toi, ton papa ...
... gay et ta maman lesbienne… Lesbienne ? Je devrais peut-être arrêter de me voiler la face : si je l’étais vraiment, crois-tu que j’aurais des sentiments pour ton père ? Parce que c’est le cas. Je me rends compte que c’est la meilleure et la plus sincère relation avec un homme que j’ai eue de toute ma vie. Mais ton père est gay ; quelle ironie du sort ! Il m’apprécie beaucoup, je le sais, mais jamais il ne sera capable de m’aimer véritablement. Je fais mon entrée dans la pièce, m’agenouille devant elle et prends ses mains dans les miennes. Elle me regarde attentivement en se demandant sûrement ce que j’ai entendu de son petit discours. Il est temps de lui dire la vérité : — Bécassine, je ne suis pas gay. — Quoi ? Mais qu’est-ce que tu racontes ? Bien sûr que si, tu es gay ! — J’ai toujours fait semblant pour pouvoir rester à tes côtés. J’ai voulu te le dire des dizaines de fois, mais au début tu ne t’intéressais qu’à ma prétendue homosexualité, et après j’ai eu peur de te perdre si je te disais la vérité. Je n’aurais pas pu supporter de te voir partir. Je t’aime trop. — Quoi ? Mais quel con ! crache-t-elle. Qui est assez con pour se faire passer pour un gay ? Elle s’énerve, pleure, me frappe la poitrine de ses poings. J’essaye de la calmer, mais mes efforts se révèlent vains. — Je suis désolé, Bécassine. Je n’ai jamais voulu te mentir ou te faire du mal. — Mais quel con ! continue-t-elle, en larmes. Tout ce temps à te faire passer pour un gay alors que je t’aimais. Mais quel ...