Franc
Datte: 23/07/2018,
Catégories:
fh,
fplusag,
Collègues / Travail
Oral
pénétratio,
... C’était idéal pour un couple : P2 de 40 m², au deuxième étage dans un immeuble ancien en plein centre-ville. En bas un magasin de chaussures, au-dessus le logement des propriétaires, la femme qui tient la boutique, la quarantaine triomphante, belle, élégante, l’homme la cinquantaine sportive, agent d’assurances et une fille d’une douzaine d’années. Au deuxième, sur le palier avec eux, une femme seule, discrète, avec deux enfants, garçon et fille. Leurs relations se limitent à des salutations de politesse. C’est le logis idéal. Voyant s’éloigner la 106 blanche, Franc a un petit pincement au cœur. « Deuxième qui s’en va, j’espère garder la troisième. » Il la regrette sa petite cacahouète comme il l’appelait. C’était un cadeau du sa grand-mère pour son succès au bac. D’occasion certes, mais elle tournait bien, ne lui revenait pas très cher. Et surtout c’est grâce à elle qu’avec Sophie ils avaient pu vraiment s’émanciper. Elle leur permettait des escapades dans la campagne, de s’aimer en toute liberté. En effet, il a décidé de vendre sa voiture. Trois avantages : de l’argent frais, plus de dépenses de carburant ni d’entretien, de la marche à pied, lui qui ne faisait plus de sport. Mais malgré tout, il sera encore court. Il lui faut trouver autre chose ou renoncer à son paradis. Comme tous les soirs il rentre à pied. Devant la porte d’entrée, une voiture s’arrête, la petite du premier descend en marmonnant. Sa mère va se garer un peu plus loin. — Bonsoir. Tu n’es pas contente, ...
... lui demande Franc.— Oh, c’est les maths, ça devrait être une matière facultative. La mère arrive et gronde sa fille : — Excusez-la, Monsieur, elle vous ennuie. Demain elle a une interrogation de math, et elle n’est pas douée.— Pourtant c’est facile, lui rétorque Franc. Qu’est-ce qui te gêne ?— Le théorème de pita, je ne sais quoi, dit la petite.— Le théorème de Pythagore, ce n’est pas difficile.— N’embête pas monsieur, proteste la mère.— Mais je n’y comprends rien, et toi non plus, rétorque-t-elle. Tu ne voudrais pas me l’expliquer, demande-t-elle à Franc.— Volontiers, si tu as un moment.— Je ne veux pas vous déranger, dit la maman.— Mais je le ferai avec plaisir.— Vous connaissez les maths ?— Un peu…, je les étudie en fac.— Alors viens m’expliquer, dit la gamine en lui prenant la main. Il entre dans l’appartement. La petite Léa le conduit dans sa chambre, remplie de jouets et sur le bureau un splendide ordinateur. — Tiens voila ce que la prof nous a dicté, je ne comprends même pas ce qui est écrit. Franc regarde le cahier et sourit : c’est clair, net et précis, mais bien loin du langage des jeunes. Pendant une demi-heure, calmement il lui traduit, explique, lui montre des exemples pratiques, puis lui donne un petit exercice. La mère est venue derrière, en silence. — Ça y est, j’ai compris. Maman, il est formidable, tu vas voir demain, je vais faire un carton !— Bien, tu peux jouer un peu maintenant.— Venez, vous prendrez bien un café ? Ils ont discuté un moment, puis Franc a ...