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Jour de pluie
Datte: 24/07/2018, Catégories: fh, extracon, voisins, campagne, Oral
... avancer. Il attrape une couverture et, avec une douceur qui la surprend, il l’en entoure pour la réchauffer. — Jocelyne n’est pas là ? Tandis qu’elle se recroqueville sur une chaise, Bernard semble gêné par la question. — Jocelyne est partie. Elle veut prendre du recul ! Je ne suis pas dupe. Elle ne reviendra pas. Cela faisait quelque temps que notre histoire était terminée. Elle a rencontré quelqu’un. Et ce quelqu’un ne supportait pas la campagne. Elle frissonne aussi bien du froid que de l’émotion qui se dégage de son ami. Il voit qu’elle a froid. — Tu devrais prendre une douche chaude. Tu sais où est la salle de bains ! Elle hésite un instant. Un réflexe lui fait penser que ce n’est pas très correct. Elle sourit et se traite d’idiote. — Merci Bernard.— Tu trouveras des grandes serviettes pour te couvrir dans le placard. Je ne peux rien te prêter de Jocelyne. Elle n’a rien laissé. Elle se lève et part pour la salle de bains. Elle ne ferme pas le verrou. Elle a confiance dans cet homme. Confiance… ou a-t-elle envie qu’il se passe quelque chose ? Elle se traite de folle ! Elle se déshabille, pose tous ses vêtements trempés sur le radiateur. Impression bizarre d’être nue dans une salle de bain étrangère, à quelques mètres d’un homme qu’elle a toujours vu comme simplement un ami. Elle est troublée. Elle chasse de son esprit des pensées qui la surprennent. Elle s’installe dans la cabine de douche. L’eau chaude lui fait un bien fou. Elle laisse ses mains la parcourir pour ...
... réchauffer son corps. Elle doit se raisonner pour ne pas se faire du bien. Elle se demande ce qui lui arrive. Vite, elle arrête l’eau, se sèche et s’enroule dans une grande serviette. Elle se regarde dans la glace et arrange comme elle peut ses cheveux en bataille. Elle sort retrouver Bernard. L’atmosphère de la pièce est chaude. Il a lancé un feu dans la cheminée et deux grandes tasses de thé fumant attendent sur la petite table. Elle vient s’asseoir à côté de lui. Trop près ! Elle s’amuse de se poser la question. Il n’est en rien menaçant, au contraire. Ils se mettent à parler. Elle ose lui dire son ennui, sa solitude, les absences de plus en plus longues de son mari. Pour la première fois, elle ose dire à un étranger sa quasi-certitude : il y a une autre femme ! Elle le sait ou l’a deviné depuis quelque temps, mais pour la première fois elle ose le dire. Elle laisse échapper quelques larmes. Bernard passe son bras sur son épaule pour la réconforter. Le geste est anodin, mais n’ayant que la serviette comme vêtement, ce bras est en contact avec sa peau nue. Bernard voit ce corps frissonner… — Tu as froid ? Elle le regarde. Ils éprouvent le même trouble sans oser le formuler. — Non, pas vraiment, mais je crois que j’ai besoin que tu me serres dans tes bras Il l’entoure de ses bras. Elle laisse ta tête s’appuyer contre lui. Ils ne parlent plus. Le silence est troublant, beaucoup plus que n’importe quelle parole. Il lui embrasse les cheveux, sa main fait de petits cercles sur sa ...