1. Douze mètres sous la surface, Alain et Eve...


    Datte: 31/07/2018, Catégories: nonéro, mélo, sf,

    Cette nouvelle mini série, suite de l’histoire originale, peut se lire indépendamment. Cependant, il n’est pas inutile de connaître le contexte dans lequel elle se déroule :Septembre 2016 : survenue brutale du chaos, après une attaque nucléaire de l’Iran sur Tel-Aviv. En quelques heures, une série exponentielle de répliques et contre-répliques fait basculer le monde dans l’apocalypse…Quelque temps auparavant, dans une banlieue résidentielle du Val-de-Marne, la famille Durieux a acquis un pavillon équipé d’un abri antiatomique colossal, conçu pour permettre la survie de cinq personnes durant vingt ans. Plusieurs têtes nucléaires rayent la région parisienne de la carte, alors qu’Alain Durieux se trouve coincé sous terre (l’abri s’est verrouillé automatiquement dès le début de l’alerte radioactive). En balade au centre commercial, sa femme et sa fille – Élodie et Manon – trouvent la mort avec la quasi-totalité de la population.Plusieurs mois après la destruction du monde, toujours prisonnier de l’abri, Alain capte un SOS émis par une balise automatique depuis un bunker situé à Créteil. Au péril de sa vie, Alain réussit à sauver Eva Clarinsky, seule survivante d’un groupe de sept personnes piégées dans l’abri sommaire sous l’hôpital Albert Chennevier. Après des mois d’horreurs et de privations inimaginables – Piotr, son mari, s’est sacrifiée pour elle –, Eva est extrêmement affaiblie. Malgré tout, ils parviennent à rejoindre l’abri d’Alain… --<( – I – )>-- Piotr, très pâle, ...
    ... les yeux brillants et grands ouverts, me fixait en silence. L’air grave, il ignorait les autres convives, comme s’ils n’existaient pas. Peut-être les aurait-il toisés, s’il avait pu tourner la tête… Sa pauvre tête, tranchée net et plantée sur un pieu obscène, là, juste devant moi, au beau milieu de la table du banquet. Un plat en faïence recueillait le sang visqueux et noirâtre qui dégouttait de son cou, sectionné en léger biseau. — Tu ne manges pas ? me demanda l’homme de ma vie, avec dans la voix une intonation d’une tristesse infini.— À vrai dire, je … je n’ai pas très faim. Et c’était vrai. L’inanition débilitante qui me torturait depuis des mois avait cessé. J’avais repris du poids, et, sans être plantureuse, ma chair blanche et douce tendait agréablement mes vêtements, dessinant des courbes harmonieuses là où il fallait. Les autres invités étaient bien portants, eux aussi. Robert, qui exhibait un double menton, suçait avec de petits bruits mouillés la moelle d’une vertèbre. S’apercevant que je le scrutais, le chef de service roula des yeux amourachés, m’envoyant un baiser du bout des doigts. Mathilde, sans cesser de converser avec Estelle, se saisit d’un bout de pain et sauça négligemment le sang de mon mari, comme elle l’aurait fait du jus d’un gigot. Devant chacun trônait une coupe en argent, remplie d’un liquide épais à l’odeur douceâtre. — Tu dois te nourrir, m’implora Piotr. Reprendre des forces. Sinon mon sacrifice n’aura aucun sens. Je baissai les yeux sur mon ...
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