La lecture Chapitre 4
Datte: 10/08/2018,
Catégories:
Dans la zone rouge,
... ? C’est l’heure de départ de la femme de ménage. Le message ne pouvait pas être plus clair ! 17 h ? J’allais certainement rentrer après mon mari ! Je me sentais toute drôle dans le corps. Quand je sonne, la porte de sa maison s’ouvre sur lui. Il est là, debout, en veste d’intérieur, tout comme je l’ai laissé l’avant veille. Je reste quelques secondes figée, incapable du moindre geste ni du moindre mot. Il porte des lunettes aux verres très sombres dissimulant ses yeux et son regard. C’est encore plus troublant. Il saisit mon embarras et de sa voix douce, il m’invite à le suivre. Il se déplace tout en élégance dans le couloir. Ses jambes sont nues sous la veste d’intérieur, et aussitôt des images lubriques m’assaillent. « Calme-toi Chantal ! » Arrivés dans la pièce de lecture, je me rends compte que je n’ai pas placé un seul mot, une seule phrase ! Je me sens godiche. - Vous n’êtes pas bavarde aujourd’hui Chantal. Un souci ? Une amertume ? Un remords ? Enfin j’arrive à articuler d’une voix mal assurée. - Non, pas du tout. Je suis très contente de revenir vous faire la lecture. - Vraiment ? Pas d’arrière-pensée ? Je ne trouve rien à répondre. Il est debout à mes côtés, tout près de moi. Je n’ose chercher son regard caché derrière ses verres opaques. Mais je sens son souffle chaud sur mon visage. Un silence s’installe. Je baisse les yeux quand je sens un doigt de sa main me frôler le cou. Je m’immobilise, possédée par une envie folle qu’il me prenne dans ses bras. Mais cette ...
... main caresse maintenant mon visage, l’autre vient se poser sur ma joue de l’autre côté. Lentement il m’attire à lui et me fait tourner la tête pour me faire face. Aucun geste d’irrespect, il est en train de me découvrir avec un autre sens : le toucher. La pulpe de ses doigts est d’un contact étrange, jamais auparavant je n’avais eu cette sensation de finesse et de douceur. Je n’arrive pas à savoir s’il me touche réellement ou si un fluide surnaturel me caresse, s’échappant de ses doigts. Je sens mon sexe s’éveiller, alors que rien n’est sexuel dans cette caresse. Ses mains poursuivent leur exploration. Des joues, elles glissent sur ma nuque, remontent et caressent sans les décoiffer mes cheveux. Je m’attends à ce qu’il m’attire à lui pour m’embrasser, mais non, ses doigts partent à la découverte de mes lèvres. - Avez-vous la réponse à ma question ? Je sursaute, j’étais déjà ailleurs. - Oui, monsieur. Je suis d’accord. Vous pouvez. - Bienheureux homme, Chantal accède à mon désir le plus fou. Tout ceci restera-t-il notre secret ? - Oui monsieur. Je m’aperçois que les mots choisis pour lui répondre, signent ma soumission, mon allégeance. Mais cela m’est égal. Je me découvre encore plus vulnérable que lui, moi qui pensais bien que dans notre rapport de force, il était le plus fragile. Je pensais mal, cet homme me fait perdre la tête. L’homme ou l’aveugle ? D’un doigt, il parcourt mes lèvres. Lentement, comme pour bien profiter de l’instant. D’une commissure à l’autre, la lèvre ...