Don Booth et la théière disparue - Histoires de Sexe

Don Booth et la théière disparue

... autres… je n’avais pas vraiment entendu leur nom. Il faut dire qu’avec le babillage incessant de Karen d’un côté, la voix fluette de Joe-machin-chose de l’autre et la climatisation du japonais, je n’avais plus assez de ressources pour m’occuper du reste. Mes sens aiguisés notèrent toutefois que la belle Aurélie venait de faire irruption dans la salle à manger. — Les personnes que nous attendions sont arrivées, dit-elle en faisant entrer un couple. Prenez place, il reste deux chaises là-bas, je suis navrée que vous ayez manqué le début du repas.— Pas de problème, répondit une voix. Et cette voix… Je bondis de mon siège en hurlant : — Dob Nooth !!! Oui, il était là, mon éternel rival, celui qui se prétendait le meilleur détective de Chicago, me volant ainsi le titre que je méritais pourtant largement ! — Hey, Don, comment vas-tu ? Ça fait un bail ! Tu te souviens de Clara, mon assistante ? Derrière lui entra une femme sculpturale, les cheveux blond platine, la poitrine débordante, la bimbo par excellence. Karen se leva et lui sauta dessus pour lui faire un gros câlin comme si elle venait de retrouver sa sœur portée disparue depuis la fin de la guerre du Vietnam. Je ne desserrais pas les poings. — Que viens-tu faire ici ? demandai-je.— Ah ! Tu ne devineras jamais ! Figure-toi que Clara a gagné un séjour ici à un concours ! Et là il se passa quelque chose. Un truc inouï, du genre qui nous arrive une fois dans notre vie. Une chose qui nous entraîne loin dans l’humain, au-delà ...

... même de l’humain, et qui fait que notre esprit semble flotter au-dessus de celui des autres, à un niveau de conscience que l’on n’a jamais atteint avant… bref, je venais d’avoir l’illumination absolue ! Je regardai mon voisin et lui dis : — Vous êtes flic ? Et à la surprise générale, Joe-machin répondit : — Oui, je suis Joe Pirinawajah, commissaire de police à Bombay, comment le savez-vous ?— J’ai entendu parler de vous, c’est vous qui avez coincé « l’étrangleur de vierges » l’été dernier !— Oui, ce type avait tué 317 jeunes filles avant que je ne réussisse enfin à l’arrêter grâce aux indices relevés sur sa première victime.— Pourquoi êtes-vous ici ? Vacances ?— Oh non, répondit l’autre de sa voix fluette, je n’en ai pas les moyens. Je suis ici, car j’ai gagné le premier prix au concours de la police nationale indienne. Je me tournai ensuite vers le japonais : — Et vous, vous êtes Takano, le tristement célèbre exécuteur yakuza, celui qui démasque les taupes. J’ai vu un reportage sur vous dans « profiler magazine » ! Toutes les polices du Japon vous recherchent… c’est peut-être d’ailleurs pour ça que vous avez quitté ce pays ? Comment êtes-vous arrivé ici ? Takano ne répondit rien, se contentant de me fixer d’un regard glacial. Je n’insistai pas et me tournai vers une femme qui débordait de classe : — Et vous, qui êtes-vous ?— Agathe de la Tour, enchantée !— La célèbre enquêtrice des services secrets français ! Et bien sûr vous êtes ici…— Car j’ai gagné un séjour à un jeu TV ! ...