1. Les Parques 5 & 6 /8


    Datte: 29/07/2017, Catégories: fh, hplusag, Collègues / Travail amour, pénétratio,

    ... …impossible de parler quand on est bâillonné ! Le Commandant Antonin Ladrime, 42 ans, Officier de Police Judiciaire, fonctionnaire irréprochable au parcours exemplaire, Antonin Ladrime, l’as des as, le modèle, le roc, le cerveau, Antonin Ladrime, est incapable de réfléchir, de raisonner. Des dizaines d’images se bousculent dans sa tête. Celles, insoutenables, d’un viol brutal, du visage de Veillefonds, sardonique, tout puissant et triomphant, le même visage, bleui et grotesque dans la mort, Amélie, raide, paralysée par ses terreurs, un string, ridicule, une cellule, froide. Un kaléidoscope affolant. Mais aussi celle d’une adorable capitaine débarquant dans son bureau un an plus tôt, et sa propre image, silhouette affaissée, immobile, un verre à moitié vide dans les mains, lamentable pantin, pleurnichant dans son salon sur la vacuité totale de son existence, sur l’insupportable monotonie d’une solitude dont il est seul responsable. Bâillonné, incapable du moindre mouvement, lui, le caïd, le champion, il s’est juste fait avoir comme un bleu ! La traîtresse ! L’insupportable traîtresse ! L’adorable traîtresse ! Alors qu’il vociférait dans le salon, Amélie l’avait attrapé par les revers de sa veste, pour l’attirer sèchement vers elle, avant de lui écraser ses lèvres sur la bouche. Surpris, choqué, interdit, il est resté impassible, sans réaction, saisi par l’ouragan de ses pensées contradictoires. Contradictoires et antagonistes. Incapable de réfléchir, de se décider franchement ...
    ... à réagir ou non, il sent la pression de la bouche adorée faiblir, les lèvres se disjoindre, s’éloigner, l’abandonner. Son corps enfin réagit, son regard perdu retrouve son acuité, il lit dans les yeux gris de la jeune femme l’immense détresse qui la submerge. Déjà, elle baisse la tête, recule, prête à s’effondrer sans doute, mais il la saisit par les épaules, la maintient fermement. — Amélie, parle, explique-moi ! souffle-t-il La jeune femme relève lentement la tête, les yeux baignés de larmes. — Excusez-moi…— Parle, s’il te plaît, explique-moi, répète-t-il doucement. Alors, Amélie parle. Elle explique. Comment elle a reconnu le sous-vêtement, l’a identifié avec une quasi-certitude en voyant le cordon décousu. Comment, en fin d’après-midi, elle avait constaté la disparition de la clé du loft de son trousseau. Son impatience d’attendre 19 heures que Martial soit rentré chez lui pour l’appeler. Elle raconte. — Avant même que j’aie pu lui poser la moindre question, Martial m’a demandé si j’étais passée chez lui entre dimanche et aujourd’hui. Je lui ai évidemment répondu que non, que d’ailleurs sa clé avait disparu de mon trousseau. Il y a eu un blanc et puis il a lâché : « Donc, j’ai pas rêvé, l’appart a bel et bien été visité ! » Je lui ai demandé de quoi il parlait. C’est là qu’il m’a raconté qu’il était persuadé que quelqu’un était entré, avait fouillé le loft, déplacé certains objets, que rien n’avait disparu, mais qu’il était certain de cette intrusion. Il m’a raconté une ...
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