1. La Malédiction


    Datte: 23/08/2018, Catégories: fh, bizarre, forêt, Oral fsodo, fantastiqu,

    Lorsque j’ai rencontré Anna pour la première fois, nous étions, ce soir-là, en boîte de nuit. Un point commun nous alors liés. Nous nous y ennuyions. La conversation y était impossible alors nous nous sommes enfuis. Et ce fut dans un bar qu’elle finit par me raconter son étrange histoire. Cette histoire troublante. ____________________________________ La main d’Anna chercha fébrilement l’interrupteur de la lampe de chevet. Les volets restés ouverts ne dispensaient plus qu’une faible lueur blafarde. Il était temps. Ne jamais laisser s’installer l’obscurité. La jeune femme quitta sa nuisette froissée et regonfla son oreiller. Elle était fatiguée et avait laissé le sommeil prendre le dessus. Un manque de vigilance qui aurait pu lui coûter cher. Elle soupira. À la fois de soulagement et de lassitude. Soulagée d’avoir échappé au pire. Lassée de payer encore et encore l’erreur qu’elle avait commise cette nuit-là. Cela faisait trois semaines. En ce milieu d’été. Elle avait navigué tout l’après-midi sur son petit voilier. Sur ce lac au milieu des montagnes. Elle avait cherché une crique pour y passer la nuit et avait jeté l’ancre. Elle était seule. Elle était bien. La nuit venue, une envie de fraîcheur et de sensation nouvelle l’avait poussée à se glisser dans l’eau et à se baigner nue, offerte aux éléments. Elle avait nagé jusqu’à la berge et pris pied sur le sable. La forêt, à deux pas, était si sombre qu’elle en avait frissonné. C’était peut-être là que l’irréparable s’était ...
    ... produit. Que lui avait-il pris de s’avancer, malgré la peur, vers les arbres ? Les feuilles glissent sur son ventre et ses seins tandis qu’elle pose délicatement ses pieds nus sur le sol jonché de feuilles qui craquent. Elle ose à peine respirer. Comme si le souffle de l’air pouvait dévoiler sa présence. Il fait noir. Si noir. La peur sourde qui avance avec elle se mue bientôt en un étrange désir qui lui chauffe le ventre et dresse sa poitrine. Sa respiration s’affole un instant. Ne rien imaginer. Voir la forêt comme une alliée. Non comme une menace. Anna tente de réprimer la peur enfantine qui commence à poindre. Elle a voulu jouer à se faire peur. Elle s’efforce maintenant de maîtriser ses sens. Mais quelque chose glisse le long de sa jambe. Chaud, lent, odorant. Quelque chose qui touche bientôt son pied et mélange la terre à ses orteils. L’odeur d’urine monte à ses narines. — Merde ! Je me pisse dessus ! Anna vient de sursauter au son de sa propre voix. Elle a pourtant chuchoté. La peur monte tout à coup. La jeune femme fait volte-face et fonce tout droit, protégeant son visage des branches qui la giflent. Ses pieds lui font mal. Elle trébuche deux fois et se relève aussitôt. Sa course folle débouche sur la petite plage. Le sable s’insinue entre ses orteils douloureux. À bout de souffle, Anna tombe à genoux, les deux mains dans l’eau, les jambes coupées. La lune se reflète tout près de l’image de son visage, déformée par les vaguelettes de l’eau en mouvement. Anna s’efforce de ...
«1234...»