1. La Malédiction


    Datte: 23/08/2018, Catégories: fh, bizarre, forêt, Oral fsodo, fantastiqu,

    ... calmer sa respiration. Elle ferme un instant les yeux. Lorsqu’elle les rouvre, un nuage passe devant la lune et peint la nuit d’une obscurité encore plus grande. Elle tente de se relever mais ses mains, enfoncées dans l’épaisseur du sable, refusent de se décoller. Anna, toujours à quatre pattes sur la plage, met toute son énergie à essayer de les dégager. C’est à cet instant que tout bascule. Un coup de boutoir la fait basculer en avant, plongeant son visage dans l’eau. Du sable entre dans sa bouche et ses narines. Elle perd connaissance. Lorsqu’elle se réveille, le jour vient de pointer. Elle frissonne. Elle n’est plus sur la plage mais couchée au pied d’un arbre. Son corps nu est sale, collé de feuilles mortes et de boue. Ses yeux piquent et le sable crisse entre ses dents. Elle se lève lourdement et marche jusqu’à la plage. Le voilier tangue au milieu de la crique, le paquet de ses habits posé au pied du mat. Anna va s’asseoir sur le plat d’un rocher. Le contact de l’eau sur son visage lui fait du bien. C’est en débarrassant son corps des feuilles qui y sont encore collées qu’elle découvre, horrifiée, des griffures sur ses hanches. Cette nuit-là, Anna s’en souvenait encore. Un mélange de chaleur érotique et de peur irrépressible. Et surtout cette amnésie totale. Ce mystère épais qui lui vrillait l’estomac mais faisait naître une étrange chaleur au creux du ventre et dans les reins. Pour l’heure, la petite lampe était allumée et c’était mieux ainsi. Même son amant, ...
    ... lorsqu’il dormait avec elle, en avait accepté le principe. La lumière toujours car, depuis la nuit du lac, par trois fois l’obscurité l’avait faite basculer dans l’horreur et la peur. Et toujours cette amnésie. Cette mémoire brouillée ne lui laissant qu’une sensation de mal-être. Ce dégoût obsédant. La première fois, c’était la nuit qui avait suivi son escapade nocturne à bord de son voilier. Elle avait ramené son bateau au port après une journée étrange à tenter de reconstituer ses souvenirs. Elle avait passé une partie de cette journée cloitrée chez elle, refusant tout contact avec qui que ce soit. La nuit venue, elle s’était glissée sous sa couette et éteint sa lumière dans l’espoir d’un sommeil réparateur. L’odeur pestilentielle avait aussitôt envahi la chambre. Elle avait tenté de rallumer mais déjà deux mains épaisses et griffues enserraient sa taille. Dans un cri d’effroi, elle avait perdu connaissance. Au matin, les draps étaient défaits et souillés. Et encore ces marques sur son corps. Depuis, Anna avait proscrit la nuit. Sa lampe de chevet restait en permanence éclairée. Mais, un soir qu’elle remontait chez elle, une panne avait plongé la cabine d’ascenseur dans le noir. À nouveau cette odeur répugnante et, cette fois, une respiration rauque juste derrière elle. La peur qui lui saisit le ventre. Un doigt griffu qui lui fend son chemisier. Son cri de désespoir. Et, heureusement la lumière qui revient. Elle était sortie, hagarde, de sa prison de tôle et s’était enfermée chez ...
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