Balade à Lille - Histoires de Sexe

Balade à Lille

... précise : ses appareils photo, car il en a encore trois à la maison… sans parler de son téléphone qui fait d’assez belles photos. Bref, à bien y réfléchir, ce moment-là n’est pas près d’arriver… De plus, je suis certaine qu’il se précipiterait dans le premier magasin venu pour s’acheter un nouveau joujou ! Alors que nous faisons le tour de la cour intérieure, je constate avec amusement que certaines personnes n’ont pas les yeux rivés sur les bacs pleins de livres, mais sur ma petite personne. Ce qui me flatte intérieurement. Et comme j’ai mes deux grands hommes à mes côtés, je suis sûre de ne pas être importunée. J’en ai eu la confirmation, il y a à peine deux minutes avec un homme de trente ans qui me dévorait des yeux et qui a même amorcé quelques pas dans ma direction avant de se raviser quand mes deux hommes m’ont encadrée… Quelque part, je le plains… mais il était néanmoins trop jeune pour moi… Comme depuis un bon nombre d’années, la Déesse trône au milieu de la Grand’ Place et des jets d’eau. Je m’exclame : — Ah, la la… j’irais bien faire trempette dans le bassin !— Rien ne t’en empêche, ma chérie… Il arrive souvent que des personnes le fassent.— Ah bon ? Tu es sûr ?— Oui, je l’ai plusieurs fois vu de mes yeux quand j’étais étudiant, et parfois par la suite quand j’étais dans les parages quand j’allais faire un tour au Furet ou à la Fnac. Ces deux magasins étaient l’un à côté de l’autre dans le temps.— C’est la Fnac qui a déménagé ?— Oui, et pas qu’une seule fois… ...

... Nous nous approchons du bassin. Pascal joue à nouveau les guides : — Là-haut, la Déesse. On raconte qu’elle a le visage de la femme du maire de l’époque quand la statue a été érigée. D’autres parlent de la maîtresse.— Elle représente quoi ?— Elle personnifie un épisode de la Révolution quand les Autrichiens sont venus assiéger Lille. À la demande de reddition, le maire de l’époque a répondu qu’il préférait se faire sauter plutôt que de se rendre. D’où la mèche dans la main de la statue. D’autres parlent de mèche pour canon. Bref, Lille n’a pas voulu se rendre.— Finalement, Lille s’est rendue ?— Ça, je ne sais pas… Après avoir contourné le bassin, nous longeons le Mac-Do. Pascal explique à Valentin : — Je te présente le seul et unique Mac-Do qui existait au nord de Paris, une fois la gare du Nord dépassée.— Le seul ?— Oui, le seul ; fin soixante-dix, début quatre-vingts. À l’époque, on venait en délégation voir ce que c’était de plus près.— L’attraction locale ?— En quelque sorte. Le plus amusant est qu’à la même époque, en Hollande, les Mac-Do étaient nettement plus présents et aussi moins chers !— Ça fait quand même une trotte pour aller manger un hamburger en Hollande ! Pascal sourit, se postant juste à côté de moi : — Deux cents kilomètres environ ; mais que de l’autoroute, déjà en ce temps-là, et gratuite. Quand j’étais étudiant, il n’était pas rare qu’on aille en discothèque en Belgique et même en Hollande. Ainsi, tu avais facilement six mois d’avance sur ce qui allait ...