1. Travaux d'artiste (2/2)


    Datte: 24/08/2018, Catégories: fh, ff, couplus, intermast, Oral fdanus, fsodo, échange, entrecoup,

    Bien que constituant une suite à « Travail d’Artiste », ce récit peut être lu pour lui-même. C’était une de ces foutues journées à l’issue de laquelle on rentre chez soi épuisé et d’humeur maussade, persuadé d’avoir gaspillé l’essentiel de son temps en interminables palabres au cours de réunions d’une stérilité désespérante. Malgré le café et les biscuits offerts gracieusement aux pauses de dix et quinze heures, le lunch de midi et le sourire des hôtesses d’accueil, il ne restait au bilan final que l’impression d’un irrémédiable gâchis. J’ai d’ailleurs toujours haï les réunions, qu’elles soient de travail, d’affaires ou, pire encore, de famille. Aussi, lorsque je poussai la porte d’entrée de la maison, j’étais fermement décidé à enterrer la séance de torture sous un repas digne de ce nom, suivi d’une confortable soirée en pantoufles — et moins si affinités — en compagnie de Charline. Comme je m’y attendais, cependant, ma femme n’était pas dans l’habitation. Elle devait être encore à l’ouvrage dans la partie du bâtiment occupée par son cabinet d’esthéticienne, un lieu où, bien évidemment, j’étaispersona non grata. Je me débarrassai de ma veste et de ma cravate, déboutonnai mon col de chemise et, chaussé d’espadrilles, partis en exploration dans la cuisine. Je m’attendais à y découvrir le menu du soir, partiellement confectionné par Charline, et dont il m’incombait de terminer la préparation lorsqu’elle travaillait tard. Sur la table, j’aperçus quelques mots hâtivement ...
    ... griffonnés sur un feuillet à message : Au vu du style télégraphique, j’en conclus qu’elle n’avait pas davantage trouvé le temps d’écrire que celui de cuisiner. Ce n’était pas plus mal. N’étant pas dopé à l’E.P.O., j’aurais dû faire appel à mes ultimes réserves d’énergie pour me coller aux fourneaux. Le Chinois du coin se ferait un plaisir de tout nous faire livrer dans un gros carton surmonté d’un sachet dekroepoek. J’accomplis le suprême effort de mettre une bouteille detavel à rafraîchir, avalai un grand verre d’eau et m’en allai au salon d’un pas traînant, prêt à écraser un fauteuil dans l’attente de récupérer le fifrelin de volonté qui m’emmènerait sous la douche. Je n’eus cependant pas l’occasion de m’asseoir, car Charline entra dans la pièce de séjour en même temps que moi, venant de son cabinet d’esthéticienne. — Mon pauvre chou, tu as l’air épuisé.— Je rentre à l’instant. Ces colloques sont un appel au meurtre. Et en plus, je pue.— Je ne sens pas le frais non plus.— Tu es ravissante, dis-je en la serrant dans mes bras. Pieds nus dans de légères sandales, les cheveux bruns noués sur la nuque et vêtue d’un tablier blanc à manches courtes, elle me faisait l’effet d’une infirmière expressément mandatée pour me choyer. Elle s’arracha à mon étreinte et m’entraîna vers le salon au moment où un gonflement naissant m’indiquait que mon carburateur venait de se brancher miraculeusement sur la réserve. — Viens, il faut que je te raconte quelque chose.— Diantre ! C’est si important que ça ...
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