1. Il jouait Beethoven


    Datte: 27/08/2018, Catégories: f, ff, fffh, fbi, hplusag, jeunes, bizarre, collection, amour, fsoumise, fdomine, ffontaine, pied, Masturbation massage, fdanus, jouet, attache, BDSM / Fétichisme poésie, nostalgie, amourpass,

    ... répand est puissant à donner le tournis. Les lumières s’éteignent, remplacées par quelques bougies qui découpent de longues ombres de nos corps dénudés et luisants tandis que les hommes ébahis nous regardent, assis sur des chaises le long des murs, et l’on devine de belles bosses à leur pantalon. Maria commence à jouer laSonate au clair de lune de Beethoven, d’un jeu posé. Elle possède la même manière sensuelle d’aborder le clavier que Pierre, à croire qu’ils ont répété ensemble. Nous sommes ensuite invitées à faire la ronde autour du piano, en silence et en nous tenant par les mains, tournant lentement au rythme de la musique, un peu comme dans une danse bretonne, mais beaucoup plus calme. Je me sens sereine, en communion avec celui qui a tout organisé et aussi avec chacune des autres femmes. Nous approchons de la fin du premier mouvement, la partie que notre amant aimait le plus. Je ferme les yeux, avec l’intuition qu’il va se passer quelque chose d’une manière imminente. Soudain, une explosion. Nous n’y voyons plus rien. Certaines, et aussi certains, hurlent dans l’obscurité, croyant à un attentat à la bombe. Quelqu’un rétablit la lumière. Heureusement, personne n’est blessé. Alors, dans la vidéo qui reprend sa lecture, Pierre nous rassure et nous explique ce qu’il s’est passé. Une capsule d’air comprimé se cachait dans le double fond de l’urne. Elle était prévue pour s’ouvrir à un moment précis de l’exécution de la sonate, grâce à une électronique embarquée qui écoutait ...
    ... les sons environnants. La brusque libération du gaz a fait sauter le couvercle, et les cendres se sont dispersées partout dans la pièce, notamment sur nos corps féminins nus et couverts d’huile afin que la poussière grise issue du défunt adhère facilement à la surface de la peau. Pierre avait tout prémédité : c’est ainsi qu’il voulait nous faire l’amour une dernière fois, dans une ultime caresse avec le peu de matière qui subsistait de lui. Étreindre simultanément soixante femmes après avoir été incinéré, il fallait le faire ! Pendant ce temps, sur l’écran géant, Pierre part dans un rire énorme, visiblement content de cette ultime blague un peu potache qu’il vient de faire à celles qui vivent encore et qu’il aime toujours, s’amusant des mines déconfites comme quelqu’un qui nous observe, depuis les étoiles, nous agiter vainement pour des passions qui n’en valent pas la peine, à l’exception d’une seule : la relation tendre. L’image se fige sur un visage déluré. Il s’est arrangé, je l’appendrai plus tard, pour que la vidéo soit définitivement effacée après cette unique diffusion, pour que seule en reste la trace dans nos mémoires humaines. Quelques-unes sont choquées par ce procédé et vont se laver sans tarder dans les douches attenantes à la salle avant de se rhabiller – elles se consoleront avec leur enveloppe de billets… Mais après tout, pourquoi pas ? Certains font répandre leurs cendres dans un jardin, d’autres à la surface de la mer, ou bien au fond d’un océan : lui, il les ...
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