La vieille ouvreuse
Datte: 20/06/2017,
Catégories:
fh,
fplusag,
inconnu,
Oral
préservati,
pénétratio,
Dans ma jeunesse, il m’arrivait très souvent d’aller au cinéma porno. Il faut dire que j’ai toujours été très timide avec les filles et que c’était pour moi un exutoire. Je passais nonchalamment dans la rue, en ayant l’air de ne pas y toucher, un coup d’œil à droite, un coup d’œil à gauche et une fois certain que personne ne pouvait me voir entrer, je m’engouffrais dans l’étroit couloir qui menait à ce lieu de perdition. Le seul problème c’est qu’il me fallait encore affronter l’épreuve du guichet. La plupart du temps, c’était une femme entre deux âges qui siégeait à l’entrée, une femme plutôt quelconque, un visage rond et bouffi. Je la connaissais depuis toujours, en tout cas depuis que je fréquentais l’établissement, elle faisait presque partie des meubles, certains des habitués la saluaient et faisaient un peu causette avec elle. Elle ne faisait jamais de commentaire lorsque je choisissais mon film, mais je sentais toujours son regard pesant sur moi et j’avais l’impression qu’elle se foutait un peu de ma gueule. L’affronter était toujours pour moi une épreuve, la dernière épreuve avant l’entrée dans l’antre du vice. En cinq ans, nous n’avions pas aligné deux mots, mis à part des « Bonjour », des « Bonsoir » ou des « Et voilà qui font cent » lorsqu’elle me rendait la monnaie. Je me demandais comment une femme de son âge avait trouvé ce job. Était-elle mariée, avait-elle des enfants, autant de questions sans réponse. Et ce travail au ciné lui suffisait-il pour vivre, ...
... faisait-elle des extras, et quel genre d’extra ? Chaque fois que je passais par le guichet, le même genre de questions m’assaillait. Mais je la voyais mal en train de satisfaire quelque obsédé solitaire en salle et encore moins perdue dans une joute grotesque au milieu de l’atmosphère putride des toilettes. Quand je ressortais du ciné, dans le meilleur des cas, un petit signe de la main, mais rien de plus. Et quand je pouvais me faufiler en douce, sans qu’elle me remarque, j’étais le plus heureux des hommes… Je ne sais pas trop ce qu’elle pouvait penser de moi ! Qu’étais-je au juste pour elle ? Un petit vicieux ? Un complexé ? Des clients, elle devait en voir pas mal, et de tous types, des timides, des vicieux, des frimeurs… Alors bibi, dans tout ça : il n’était qu’une goutte d’eau perdue dans l’immensité des êtres en manque d’amour. Pas une seule fois je ne me suis caressé dans ce ciné. Je sais qu’il y en avait qui le faisaient de temps en temps, mais la propreté était vraiment trop douteuse et l’endroit bien peu ragoûtant et finalement très peu propice aux fantasmes. Quelques vicelards, seuls ou en couple, m’avaient parfois fait des avances, mais j’avais toujours refusé. Que nenni, je ne mangeais pas de ce pain là ! Je préférais rester dans mon coin, seul de chez seul, et qu’on ne me fasse pas chier. Je me gorgeais bêtement d’images stupides et savourais la plupart de ces insipides navets. La mécanique des corps, c’est ça qui me fascinait. À 23 ans, je ne l’avais que très peu ...