1. La vieille ouvreuse


    Datte: 20/06/2017, Catégories: fh, fplusag, inconnu, Oral préservati, pénétratio,

    ... matin. Deux types sont sortis de la salle en rasant les murs. Beaucoup n’allaient jamais jusqu’à la fin des films… Le projectionniste but une rasade et rota négligemment sans tenir compte de notre présence. Il transpirait la sueur et la vulgarité, mais son attitude cadrait finalement beaucoup plus avec ce genre d’endroit que la très sage Julia. La vieille ouvreuse était en train de compter sa caisse. En d’autres circonstances, je l’aurais imaginée plutôt couturière ou même institutrice, mais pas tenancière de salle X. Après avoir siffloté sa roteuse, le rustre nous a quittés. Puis, quelque temps plus tard, les derniers clients sont enfin sortis du ciné. Nous avons fermé la grille puis Julia s’est occupée de l’appareil de projection, un vieil engin poussiéreux, prêt à rendre l’âme. — Allons donc les chercher, ces clefs, dit-elle, enjouée, comme pour me redonner le moral. En pleine lumière, la salle était encore plus triste que dans l’obscurité, les sièges étaient sales et tachés, les tentures poussiéreuses. Nous avons fouillé partout, une capote usagée deux allées plus loin, mais pas de clef. J’étais blême. Il devait être minuit, minuit trente, il faisait un froid de canard et je n’avais pas d’argent à dilapider dans S.O.S. Arnaque. — Écoutez, je ne le ferais pas pour quelqu’un d’autre, mais vous avez l’air d’être un garçon gentil. Alors je veux bien vous héberger pour la nuit, si ça peut vous dépanner. Le temps que je me confonde en remerciements, et nous sommes partis à ...
    ... pied vers le centre ville. Vraiment, cette femme était d’une gentillesse incroyable : faire confiance comme ça à un inconnu, qui plus est à un inconnu qui fréquentait avec assiduité les cinémas pornos ! Je regrettais déjà de ne jamais lui avoir adressé la parole auparavant. Je ne voyais aucune femme, dans mon proche entourage, capable de faire une chose comme ça pour un parfait inconnu… Elle habitait un petit deux pièces au quatrième étage sans ascenseur, juste sous les combles. Ça ne payait pas de mine, car l’immeuble était austère, mais l’intérieur était chaleureux, gentillet et propret. — C’est mignon chez vous, ai-je cru bon d’ajouter.— Retirez vos affaires et posez-les sur le sofa, et surtout ne vous gênez pas, faites comme chez vous.— Vous vivez seule ici ? ai-je demandé, avant de prendre conscience qu’après tout cela ne me regardait pas.— J’ai une grande fille qui doit avoir à peu près votre âge. Mais maintenant, elle vit avec son petit ami et je la vois très rarement… Vous les aimez comment, vous, les omelettes ? Baveuses ou plus cuites.— Baveuses. Mais ne vous donnez pas cette peine, je peux me passer de manger.— Ne dites donc pas de bêtises, vous êtes mon invité. Elle s’affairait dans la cuisine, j’en profitai pour faire le tour de la pièce principale. Adamo, Gilbert Bécaud, Charles Aznavour, pas du tout mon style de musique. Et, sur une étagère, des romans à l’eau de rose. Comment en était-elle arrivée à faire l’ouvreuse dans un ciné X ? Cette question me torturait ...
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