1. Laure, ma petite fille


    Datte: 07/09/2018, Catégories: ff, telnet, amour, volupté, revede, intermast, Oral uro, ecriv_f,

    A Laure, J’avais relu cent fois ces histoires et à chaque fois ma réaction était de même teneur. Je ne sentais plus mon corps ou plutôt si, il était bien là, trop, désespérément dans l’attente des mains d’une femme, de celle-ci, d’une amante ; trop présent, cambré déjà, tendu, suant et ouvert alors que j’aurais voulu qu’il se glace devant ces mots obscènes, devant ces scènes perverses. Je lisais pourtant, encore et encore, jusqu’à l’entendre murmurer au creux de mon ventre, chacun de ses râles et chacune de ses demandes et supplications. Alors, là, perdue dans des feuilles de papier, inventant ce qu’elle aurait pu me dire, je me jetais sur mon lit, remontais ma jupe et, les cuisses très ouvertes, par-dessus ma culotte, j’appuyais à perdre tête mon bouton cramoisi jusqu’à la délivrance finale. C’était elle que je voyais, cette image reconstituée de ce que j’avais saisi au vol, autrement dit rien, mais une femme tout de même, entre deux âges et gaie. Je m’appelle Suzy, j’ai un certain âge. Je vis seule depuis longtemps maintenant et c’est peu de temps après avoir acheté mon ordinateur que j’ai découvert le site des «histoires érotiques» et son lot d’«écrivains» dont elle. C’était la première fois que j’écrivais un mail de félicitation. Les autres fois, j’en avais eu peut-être un peu l’envie mais je n’ai pas osé le faire. Il faut dire que je n’étais pas très fière de moi quand je me connectais, un peu de honte sûrement, et puis cette habitude qui faisait que je ne pouvais ...
    ... plus m’en passer. Je commençais la journée ainsi et la finissais de même manière. Je lisais quelques histoires, surtout des histoires entre femmes, et laissais mon esprit divaguer : être un corps à prendre, à posséder. Je ne suis pas la narratrice mais l’autre, la femme belle, désirable, convoitée sur laquelle les caresses s’appuient, s’affirment. Je m’excite, je rigole de moi et des scènes impossibles, de la facilité des rencontres, de ces rencontres de «salopes« et de petites «chiennes« (dixit les textes eux-mêmes). Rien ne me choque bien sûr mais j’aime quand même un peu de crédibilité parce que celle-ci encourage mon désir, en facilite la montée et en permet l’épanouissement. Quand ça peut être «vrai», je pense alors à mes anciennes amantes, à ma vie féconde où j’aimais jouir et faire jouir. J’ai lu tous les jours, et parfois même de manière un peu névrotique, jusqu’à cette rencontre avec elle. Quand j’ai découvert son nom, il y avait déjà trois textes. J’ai lu le premier et dans la foulée les suivants. Immédiatement, ses mots ont fonctionné sur moi, cette crudité, cette apothéose de chair, du sexe, brut, sans fioriture ni chichi. Des mots, des scènes, des positions, de la salive, des corps nus, emmêlés, des seins, des cons, des mamelons dressés et des langues qui recherchaient, avides, les liqueurs de la femme. Des mots, un tempérament, une énergie dont je suis ressortie épuisée. Mon corps était en proie à des tiraillements lancinants, des ondes me parcouraient le ventre, ...
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