Suite et fin.
Datte: 07/09/2018,
Catégories:
bizarre,
chantage,
nonéro,
... plus aucune musique et encore moins de Gustave. Je suis resté dehors cinq minutes, dépité. Il n’a pas pu aller bien loin, me dis-je en faisant une nouvelle ronde au moment oùPaul Di’Anno (ce sera son dernier album avec le groupe) chante : La musique s’échappe de la fenêtre de mon bureau. Gustave est dans mon antre et passe mon vinyle. J’entends ce passage du couplet en boucle. Cela ne peut être que lui qui essaie une nouvelle fois de me pousser à bout. S’il continue à jouer avec le saphir, il pourrait bien bousiller ma platine ! Je suis fou de rage, dans les starting-blocks, prêt à courir plus vite qu’Hussein Bolt jusqu’à mon bureau quand la petite voix glisse à mon oreille… oo00oo Un large sourire s’étale sur mon visage. Je marche tranquillement vers mon garage que j’ouvre en faisant le moins de bruit possible. Je ne voudrais pas qu’il prenne une nouvelle fois la poudre d’escampette. La dernière fois que j’ai fait mes courses à Leclerc, l’essence était à prix coûtant (même si personne n’est dupe, Édouard !) J’ai donc rempli trois jerricans de vingt litres que j’ai stockés dans le garage. La musique continue. Je suis dans mon salon et j’arrose copieusement les rideaux d’essence ainsi que toutes les boiseries qui sont légion. L’autre cinglé est en haut, il s’amuse à repasser le couplet en continu ! Il finira certainement par bousiller mon saphir et aussi le disque, mais cela n’a plus d’importance. Il va cramer ! Il me reste encore vingt litres d’essence, au cas où il ...
... sauterait par la fenêtre pendant que ma maison s’embrasse. Je pourrais l’asperger et le faire brûler vif, s’il tente de s’enfuir. La petite voix m’annonce que c’est une excellente idée. Je craque une allumette et la jette sur un rideau qui s’embrase en un clin d’œil. Le feu grignote les boiseries, la musique continue, imperturbable. Je sors me positionner devant la fenêtre, prêt à cueillir Gustave quand la petite voix me prévient que je me chauffe au fuel et que ma cuve n’est pas aux normes. La cuve va-telle résister ? Je l’ignore mais je n’ai pas envie de finir carbonisé. Je m’éloigne, me place de manière à avoir une vue sur la fenêtre de mon bureau au cas où il tenterait de s’échapper, et regarde les flammes lécher les murs de ma demeure quand la cuve explose. Les voisins ont bien appelé les pompiers mais, à leur arrivée, il ne reste plus rien à part les murs calcinés. Le toit s’est effondré et Gustave a dû rôtir dans mon bureau avec mes disques. Je suis triste pour ces derniers mais, en même temps, des vagues de bonheur m’envahissent. Je suis enfin débarrassé de ce malade mental. oo00oo L’infirmière arrive avec les pilules, ces cochonneries de neuroleptiques. Ils veulent m’abrutir, c’est sûr, alors que mes pensées n’ont jamais été si limpides. — Vous verrez, me dit-elle, elles vous calmeront. Alors on n’aura plus besoin de vous attacher avec les sangles, et vous pourrez travailler librement avec le portable que vous a apporté votre fils. Heureusement qu’ils ne me l’ont pas ...