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Suite et fin.
Datte: 07/09/2018, Catégories: bizarre, chantage, nonéro,
... merdique. Au lieu de me persécuter vous feriez mieux de travailler votre écriture. Je veux le vexer et cela ne rate pas. Il hurle de sa voix de robot : — Le départ de ta femme ne t’a pas suffit. (Ça y est il est enfin passé au tutoiement, ce qui trahit la colère qui monte.) Je vais passer au stade suivant et on verra bien qui est un grand auteur et qui est une sombre merde.— Monsieur vous n’êtes qu’un rigolo qui devra répondre, un jour ou l’autre, de ses actes. Vous êtes complètement dingue et votre vie doit être bien misérable pour que vous passiez votre temps libre à emmerder les autres. Retournez à l’école primaire apprendre les bases de la grammaire car vos textes sont à chier. D’ailleurs je vais noter tous vos autres récits. Et vous savez la note que je vais leur coller : zéro !— Stade trois, dès demain. Sa voix est redevenue calme et cela me donne la chair de poule. Je n’ai pas le temps de répondre car il a tout de suite raccroché. oo00oo J’appelle le commissariat et demande à la jeune policière s’ils ont pu enregistrer l’appel. Elle me propose de me rappeler dans cinq minutes afin de me donner des nouvelles. Les minutes s’égrènent lentement et quand le téléphone sonne, je sursaute. Ils ont bien enregistré l’appel et ont pu le retracer. Il l’a passé dans un cybercafé et le temps que la voiture de police en patrouille la plus proche s’y rende, il n’était évidemment plus là. oo00oo Je vais passer la soirée chez Jean-Pierre qui me gâte en me sortant d’excellents vins ...
... autour d’un succulent repas préparé par Alice, son épouse. La soirée est agréable, j’oublie presque ce qui m’arrive. Vers minuit, je rentre chez moi et écoute le répondeur. J’ai un nouveau message. Je souhaite un instant que ce soit ma femme. Ce n’est pas elle. C’est la jeune policière qui m’explique qu’ils ont pu faire un portrait robot du suspect. Ce serait un jeune d’une vingtaine d’années avec des cheveux longs bruns et des yeux bleus. Son jeune âge collerait avec la thèse du hacker. Mais elle précise à la fin du message que la personne qui tient le cybercafé n’était quand même pas très sûre d’elle. oo00oo Le lendemain, je me lève à 6 h. Je suis rongé d’inquiétude. Je m’interroge sur ce que mijote Gustave. En tous cas, je sais ce que je vais faire. Je vais foutre un zéro à tous ses textes ! — Qu’il passe au « stade quatre ». Décidément je parle de plus en plus à voix haute ces derniers temps. Je me connecte et prends un malin plaisir à mettre des zéros à tous ses textes, criant aux scandales littéraire, à l’imposture. J’utilise à chaque fois les deux cent cinquante-cinq caractères autorisés et condamne ses écrits avec une méchanceté jouissive qui me fait me sentir mieux. Je passe le reste de la journée à écouter de la musique. Je suis détendu et ai presque hâte d’avoir de ses nouvelles. J’imagine la tronche qu’il tirera. Il sera furieux et je trouve cela délicieux. J’ai envie d’écouter de la musique qui bouge un peu. Je me lève, furette parmi mes vinyles et finis par tomber ...