Mister Hyde - 15 et 16
Datte: 09/09/2018,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
... loyauté envers Frédéric l’incitaient à refuser. *** Lucile avait hésité toute la journée à envoyer un texto d’excuses à Frédéric. Elle avait boudé durant la quasi-totalité du trajet et elle s’en voulait. Encore une fois, son doigt effleura l’écran mais elle en rabattit la protection sans envoyer le message. Elle se coucha sans espoir de sommeil. Frédéric, lui, dormait depuis longtemps. 16- C’est Frédérique qui reprit contact avec Lucile. Il avait profité du calme qui régnait au boulot pour aller faire un tour sur internet afin de se documenter un peu sur le sujet de thèse de la jeune fille. Et il avait trouvé un livre… Pas n’importe quel livre, un ouvrage manuscrit et enluminé de Denis du Moulin, évêque de Paris rédigé en 1445. Sans doute l’œuvre d’un copiste, lui avait dit le libraire situé rue de l’Odéon et dans un état remarquable de conservation. Frédéric décida sur le champ de l’acquérir. Ainsi, il pourrait offrir à lucile une sorte de calumet de la paix. Il l’invita à déjeuner le lendemain et passa prendre possession de l’ouvrage le soir même. Le libraire l’aurait bien conservé quelques jours de plus dans sa vitrine mais Frédéric était pressé et, par-dessus tout, il voulait éviter que la jeune fille, qui voguait souvent à Saint-Germain des Prés, ne tombât dessus par hasard. Il rentra rue Molière à pieds malgré la persistante menace de la pluie. Le ciel était d’un gris foncé, le genre de gris qui vide les rues de leurs passants pour laisser le champ libre aux amoureux ...
... des villes. Il baguenauda une bonne heure, heureux du poids de sa sacoche. Il sifflotait tout en marchant, la tête pleine du sourire de Lucile quand elle découvrirait le livre. *** Le déjeuner ne se déroula pas tout à fait comme il l’avait prévu. À la vue de l’ouvrage, Lucile avait pâli et l’avait refusé. – C’est trop beau. Je ne peux pas accepter avait-elle dit. Il eut beau insister, rien n’y fit. C’est que Lucile avait de ce cadeau, trop beau, trop cher, trop merveilleux, une conscience différente de la sienne. Elle ne le voyait pas, comme un gage de paix et de réconciliation mais comme un présent destiné à la rendre redevable, une sorte de pré-achat pour obtenir d’elle ce qu’il voulait. Si elle devait un jour souscrire aux désirs de Frédéric, elle le ferait librement, pas comme une pute qu’il aurait payée. Frédéric ne compris pas la réaction de la jeune fille. Normal, il était à cent lieues de penser comme elle. Pour lui, c’était le cadeau d’un ami à une amie. Ce don était un don et rien de plus, aucune arrière-pensée ne l’avait motivée. Si Lucile avait eu la franchise d’exposer les raisons de son refus, sans doute eut-il pu la convaincre qu’elle faisait fausse route. Ce ne fût pas le cas et ils se séparèrent sur ce malentendu. Le lourd volume resta sur la table. Longuement, Lucile hésita. Elle partit… puis revint. *** Les jours passèrent. Ils en ont la sale habitude. Et Frédéric était maussade. Dans son coin, Lucile l’était aussi. Que dire alors de Frédérique… Chaque soir, ...