1. Marin


    Datte: 10/09/2018, Catégories: hh, école, intermast, Oral init,

    Pour comprendre ce qu’on devient, il faut parfois revenir sur d’innocents souvenirs. Je m’explique. Quand j’étais en seconde, je n’avais aucune idée de mes préférences sexuelles. J’étais un élève moyen, un peu laborieux, assez joli garçon, déconneur. Je m’arrangeais pour m’asseoir au fond de la classe, de préférence à côté de types drôles. Jamais à côté de filles puisque le lycée n’était pas mixte. Les filles nous en parlions tout le temps. Les images pornos circulaient, arrachées à des magazines : nous étions encore loin du téléchargement et de l’échange par mail. J’étais un garçon très obsédé. J’y pensais tout le temps et, même en cours, il m’était difficile de chasser les images de femmes nues ou s’embrassant ainsi que tout les fantasmes que j’avais dans la tête. Je me laissais donc très facilement envahir et distraire par des scénarios qui me mettaient dans des excitations m’obligeant souvent à aller aux toilettes à l’intercours, ou à la récréation. La plupart des profs ne s’apercevaient pas ou choisissaient d’ignorer mon absolu manque de concentration. À part mademoiselle R., ma prof principale que j’avais en français et en latin et qui avait décidé de me mettre au boulot. Elle avait commencé par me séparer de mes copains. Ensuite, en cours, elle me sollicitait tout le temps, m’interrogeait, me faisait lire, me faisait aller au tableau. Je n’avais plus trop le temps de penser à tous mes fantasmes car j’étais sur le qui vive. En latin, j’étais à côté du meilleur de la ...
    ... classe, Marin. On n’était à priori pas potes. Mais petit à petit comme je progressais, une sorte d’émulation à commencé à naître. Il était meilleur que moi, je voulais atteindre son niveau. La prof favorisait bien évidemment cette compétition. J’attendais les cours de latin qui me mettaient dans un état d’excitation intellectuelle assez forte. J’avais beau essayer d’atteindre son niveau, j’en restais loin. Il progressait lui aussi. Mais il n’essayait pas du tout de m’enfoncer. Moi-même j’avais tendance à être tête en l’air, à oublier mon livre de textes, ou mon dictionnaire et il précédait toujours ma demande : il mettait le livre au milieu et on bossait ensemble. J’aimais bien ces situations. Je rapprochais ma chaise, on se souriait et on plongeait sur le texte. J’avais l’impression qu’on bossait mieux, en tout cas moi je bossais mieux. Je me suis mis à ne prendre mes affaires au complet qu’une fois sur deux, parfois moins. Il avait toujours ce sourire complice et bienveillant quand il voyait mon visage faussement ennuyé. Du plat de la main, il approchait le livre ouvert. Je rapprochais ma chaise, nos épaules se touchaient presque. Se touchaient même carrément au fur et à mesure que la concentration nous gagnait. Comme si nos corps s’unissaient pour mieux accompagner nos esprits. Curieux comme inconsciemment nos corps se cherchaient. On ne s’en rendait pas compte mais nous finissions le cours, nos cuisses presque en lutte l’une contre l’autre, le visage échauffé, parfois joues ...
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