Grands moments de solitude (3)
Datte: 13/09/2018,
Catégories:
Partouze / Groupe
Il s’est levé sans bruit, il s’est habillé à la hâte et il est gentiment parti nous chercher les croissants. – Il a intérêt à en ramener assez. Parce qu’elle crevait la dalle, Chloé. – C’est rien de le dire. Pauline aussi. – Ça creuse l’air de la mer. Sans compter… Elle a marqué un long temps d’arrêt. – J’ai trop aimé ça, cette nuit, qu’il ait pas pu se retenir. – C’est la faute d’Océane. – Ben, voyons ! Faut bien une coupable. – Si, c’est vrai, hein ! T’as pas vu sa tête quand tu racontais ? Ah, elles lui plaisent nos petites mésaventures, on peut pas dire. – Oui, oh ben, s’il y a que ça pour lui faire plaisir, j’en ai d’autres, hein ! Elles aussi. Plein d’autres. – C’est normal. Nous, les filles, c’est sans arrêt qu’il nous arrive des trucs. Parce qu’on est des filles justement. Bon, mais… et maintenant ? On allait faire quoi maintenant ? Parce qu’elle était d’avis, Chloé, qu’il allait recommencer. – Ça fait pas l’ombre d’un doute. – Tu comptes pas l’en empêcher quand même ? – Non, mais lui proposer d’autres solutions. – Vu sous cet angle… Elle voulait bien se dévouer, Pauline. Et moi aussi. Sans problème. – Quand il y en a pour une, il y en a pour trois, les filles. Par contre, on est pas obligées de se précipiter. On peut prendre tout notre temps. Ce n’en sera que meilleur. * * * On est allés aux courses. Fallait bien. Tous les quatre. En rentrant, on a gratté les moules. C’est Julien qui les a cuisinées. Et puis, l’après-midi, on s’est mis en mode lézard. Comme la ...
... veille. Sans rien faire. Que regarder la mer et plonger voluptueusement nos mains dans le sable chaud. Le soir venu, on a dîné. De poulet froid, de chips et de fruits. Quand on a eu terminé, Pauline s’est levée. – Bon, je sais pas vous, mais moi, je suis crevée. Je vais me coucher. – Tu vas pas nous faire ça ! T’as pas raconté. Il l’a dit sur un tel ton et avec un tel air scandalisé, Julien, qu’on a toutes les trois éclaté de rire. – Bon, allez ! Mais c’est bien parce que c’est toi ! Et elle s’est rassise. – Alors, voilà ! Il venait tout juste de me larguer, l’autre animal de Cyrille. J’étais mal, mais mal ! Du coup pas question de rester à la maison, ce soir-là. J’étais bien décidée à… je savais pas trop à quoi d’ailleurs, mais j’y étais farouchement décidée quand même. Et je me suis retrouvée en boîte. Où j’ai bu. Plus que de raison. Beaucoup plus que de raison. Où j’ai perdu la notion de pas mal de choses. C’est une vague copine qui a fini par me ramener chez moi. Qui m’a laissée en bas. « Ça ira ? » Ça allait aller, oui. Et j’ai entrepris la périlleuse escalade de mon escalier. En tanguant d’un mur à l’autre. En ratant des marches plus souvent qu’à mon tour. Troisième étage, enfin ! Mon étage. Ma porte. Mes clefs. Mes clefs ? Non. Pas moyen de mettre la main dessus. Mais elles étaient passées où mes clefs ? C’était pas possible, ça ! J’ai vidé mon sac par terre. J’ai maugréé. J’ai farfouillé. J’ai tempêté. J’ai fait un tel tintamarre que mon voisin de palier – un vieux d’au ...