Grands moments de solitude (3)
Datte: 13/09/2018,
Catégories:
Partouze / Groupe
... moins cinquante ans, un directeur de banque, célibataire – a fini par venir voir ce qui se passait. « Mes clefs ! Je les trouve pas ! » Elles étaient sous mon nez. J’ai été prise d’une nausée. De vertiges. Je me suis raccrochée à lui pour ne pas tomber. « Ça tourne ! Hou là là ! Comment ça tourne ! » « Oui, ben le mieux, c’est que vous alliez vous coucher ! Vous y verrez plus clair demain… » Il m’a ouvert ma porte, soutenue, cahin caha, dans le couloir. Et c’est là que je me suis vue dans la grande glace en pied du fond. Non, mais la tête de la bavure ! Ma robe était déchirée sur toute sa longueur, maculée de tâches de boue et de vomissures. J’en avais plein les jambes, plein la figure et jusque dans les cheveux en larges plaques séchées. Un éclair de lucidité. « Faut que je me douche ! Faut que je me douche d’abord ! Je peux pas me coucher comme ça. » Il m’a guidée jusqu’à la salle de bains. « Là ! Je vous laisse ! Mais hésitez pas à appeler, hein, si ça va pas. » Elle vacillait, la salle de bains. Non, mais comment elle vacillait ! Tous les murs cherchaient à me dégringoler dessus. Le plafond aussi. J’ai malgré tout entrepris de retirer ma robe. Ça tournait. De plus en plus. Tu vas tomber, ma fille ! Tu vas tomber ! Et, effectivement, je suis tombée en me raccrochant, comme j’ai pu, à la petite étagère murale. Qui n’a pas tenu le choc. Qui a cédé. – Exactement comme moi avec le rideau de la cabine d’essayage… – Tout a valdingué. Mes parfums. Mes gels. Mes flacons. Mes ...
... produits de beauté. Tout. Le voisin a surgi, l’air affolé. « Qu’est-ce qui se passe ? Vous vous êtes pas fait mal au moins ? » Il m’a aidée à me relever. « Ça va ? Vous êtes sûre ? » « C’est à cause de ma robe. Elle y est plus, dans le dos, la fermeture Éclair. Ils me l’ont piquée, là-bas, les salauds ! » Et je suis obstinément repartie à sa recherche. Sans plus de succès. « Non, vous voyez, elle y est plus, hein ! » Il me l’a descendue d’un coup, jusqu’au creux des reins. « Ah, merci ! Vous l’avez retrouvée où ? » Il n’a pas répondu. Il s’est penché sur les décombres de mon armoire murale qu’il s’est efforcé de repousser, en tas, dans un coin tandis qu’une fois la robe retirée, je m’escrimais tout aussi infructueusement sur l’agrafe de mon soutien-gorge. « Laissez-moi faire ! » Et il m’en a libérée. J’ai pouffé d’un rire interminable. « Je suis gourde, hein ! Oh, mais le string, je vais y arriver toute seule, vous allez voir ! » Elle en doutait, Chloé. – Ça m’étonnerait. Dans l’état où t’étais… Quant à Julien, il ne la lâchait pas des yeux. Il buvait ses paroles. Et il bandait. Il bandait sans discontinuer. – J’ai dû m’y reprendre à trois fois, quatre fois, mais j’y suis finalement parvenue. Je l’ai triomphalement brandi à bout de bras. « Ah, vous voyez ! » – Ça, pour voir, il devait voir. – Et, dans la foulée, j’ai entrepris de gravir le rebord de la baignoire. C’était l’Everest, cette baignoire. Infranchissable. « Bon, allez, on va prendre le taureau par les cornes. » Il m’a ...