Jours de grève (1)
Datte: 05/10/2018,
Catégories:
Gay
... l’emplacement habituel. Il ouvre les portes arrières et médianes, tous les élèves descendent. Moi je me suis levé pour descendre par la porte avant sauf qu’elle reste close. Étonné je me retourne et là il me demande : — pourquoi tu me regardais pendant le trajet? Là je me suis senti rougir et défaillir en un instant. Vite, une excuse... Heureusement je suis vif d’esprit et je mens : — ah non désolé, c’était pas volontaire, je suis dans mes révisions d’examen. Il répond : — d’accord je vois, allez bon courage mon gars. Et il ouvre la porte pour me laisser descendre. "Mon gars", il m’a appelé "mon gars". J’étais fleur bleue à l’époque, ça m’a émoustillé toute la journée ! Bref, la journée se passe, quelques professeurs absents mais la majorité est là et le peu d’élèves permet de bien avancer et aussi de réviser. Par chance le dernier prof de la journée est absent et je peux finir à 16h. Et deuxième grand bonheur, il se trouve que le chauffeur à cette heure ci n’est autre que "mon" Jean-François. Mais je vais devoir me retenir pour laisser passer ses suspicions du matin! Pendant le trajet, j’arrive à ne pas le regarder. À 16:15 il s’arrête quelques minutes comme d’habitude à la gare routière pour attendre une correspondance avec un autre bus. Il en profite pour fumer une clope à l’extérieur du bus pendant que nous attendons à l’intérieur. Il erre autour de son bus, tâte les pneus du pied. Moi je le regarde d’en haut. Il jette quelques regards dans ma direction. Je détourne ...
... immédiatement les miens. Il remonte finalement à sa place voyant la correspondance arriver. Personne cette fois-ci, il redémarre et reprend son trajet. Nous arrivons à destination, dernier village à la limite du département, avec une bonne dizaine de minutes d’avance vu le peu d’arrêts effectués dus au faible nombre de passagers. Normalement je dois déjà attendre un bon quart d’heure le temps que mes parents sortent du travail pour venir me récupérer, là avec l’avance c’est presque une demie heure à attendre.... Pas grave, je vais relire mes fiches de révision, je m’installe sur le banc de l’abris bus. Mon bus est toujours là, il ne repart qu’à 17:00. Le chauffeur en profite pour descendre pisser contre son bus, la clope au bec. Je l’ai souvent vu faire ça, son petit plaisir entre deux trajets. Je sens qu’il regarde dans ma direction. J’ose lever les yeux de mes fiches pour vérifier que c’est bien moi qu’il regarde. Merde, c’est bien moi. Je détourne immédiatement le regard, mais je rougis à nouveau. Je sens encore son regard. Il finit de pisser, j’entends le zip de sa braguette et il vient dans ma direction d’un pas lent. Je sais plus quoi faire, je reste fixé sur ma fiche. Il m’adresse finalement la parole : — ça avance ces révisions ? — oui, il faut bien. — tu passes le bac terminale? — oui, économique et social. J’ose à peine le regarder. Il doit sentir, ou au moins voir que je suis mal à l’aise. Mais il continue de me questionner : — tu angoisses pour tes examens? — non ça ...