1. Hôtel des Voyageurs


    Datte: 05/10/2018, Catégories: fh, hotel, amour, Oral pénétratio, ecriv_g,

    Il m’a dit qu’il m’aimait. Mais si vite ! Il est vrai qu’il était en moi. Si vite. Avoir fait l’amour dans cette bagnole, comme des collégiens, quelle folie ! Mais c’était si bon ! Quelle merveilleuse folie ! Et maintenant, avancer le siège, allumer les phares. Mettre en marche les essuie-glaces. Les commandes sont les mêmes que dans ma Clio. Il me regarde. Il me sourit. Lui rendre son sourire, je ne demande que cela. Il me fait signe de passer devant. Je devais pourtant le suivre. Mais les autres voitures auraient collé et je n’aurais pas pu changer de file facilement, il a raison. Ne pas rater la prochaine sortie. Gagner d’abord la file de droite. Clignotant. Il m’a dit qu’il m’aimait. Mais j’avais dû lui dire, avant : mon amour. Il a mon âge. Deux enfants, lui aussi. Une vie encombrée. Demain matin, il faudra se quitter. Thierry m’appellera au bureau, avant huit heures et demie. Capable de me demander la facture du garagiste. Il aura habillé les garçons. Il les déposera, comme d’habitude, à leur école, en allant au lycée. Impossible d’être malade, de rester avec Frédéric. D’ailleurs, l’hôtel sera minable et Frédéric, envolé. Si ça se trouve. Je recule le siège. Je mets le chauffage à fond. J’allume les phares. Son sac à main est sur le siège de droite. Elle répond à mon sourire. Elle a compris, elle passe devant, et cherche maintenant à prendre la file de droite. Je lui ai dit que je l’aimais. Il fallait le lui dire. Et c’était vrai. Enfin, à moitié. Vrai sur le moment. ...
    ... Je ne le dis pas souvent. Caroline aurait bien voulu. Elle, elle me le disait sans cesse. Je répondais parfois, voulant être drôle : moi aussi je m’aime ! Et maintenant ? On va baiser dans un hôtel. Demain matin, ce sera sinistre. La revoir ensuite ? Caroline va me relancer. Peut-être pas. Probable que si. Quand j’ai vu cette petite bonne femme en robe rouge ouvrir sa portière, j’ai immédiatement compris qu’elle voulait un portable. Comme j’étais en train d’appeler Caroline, je lui ai dit de ne pas compter sur moi, que j’étais retenu à Dijon. Je la voulais, la fille en rouge. Banco ! Il me serait facile d’ouvrir son sac à main. En effet. Mais qu’est-ce que je peux bien y trouver ? Avec un mari jaloux comme le sien, qui doit fouiller en permanence… Et renifler ses slips pour essayer de savoir. Elle venait de se faire baiser par son Antoine. Vulgaire, l’Antoine. Un beauf. Largué proprement ! Quand même, Évelyne baisée par ce type… Un petit mouchoir dans son sac. Une odeur qui me plaît. Un porte-monnaie. Un portefeuille. Pas de photos visibles. Bien sûr. Encore que ses gosses… Calme. Il était si calme. J’étais bien à côté de lui. Il a pris la situation en mains. J’avais confiance. Et cette honte, quand Antoine a appelé ! Sa voix grasseyante, qui me disait qu’il m’avait bien baisée, ou bourrée, il a dit bourrée, il me semble, et il m’a qualifiée de salope qui avait pris son pied. Il m’appellera, au bureau. Je lui dirai qu’il me fait chier. Il n’insistera pas. Avec Thierry, ça sera ...
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