Chapitre 1
Datte: 09/10/2018,
Catégories:
couleurs,
Collègues / Travail
sf,
Comme à mon habitude, je finis ma journée de boulot en consultant ma boîte électronique. Pas beaucoup de mails cet après-midi… Le représentant de l’université de Tokyo m’a répondu, bonne nouvelle, je verrai ça demain à tête reposé. Tiens, un mail d’Arianespace aussi, j’espère qu’il n’y a pas de problème dans la doc que j’ai envoyée la semaine dernière ! Non, apparemment ils accusent juste réception et confirment leur engagement pour le lancement du satellite. Ils ont aussi fait une estimation du prix … Je ne m’y ferai jamais, tout ça pour balancer 30 kg en orbite ! Un message attire davantage mon attention, importance maximale, mais c’est surtout l’adresse de l’expéditeur qui m’intrigue… Je double-clique sur le titre du message, un titre bateau pour une demande de rendez-vous. Le contenu l’est beaucoup moins : La DGSE ? C’est une blague ou quoi ! Et pourquoi pas la CIA tant qu’on y est ? Je vérifie l’en-tête complet du message. Non, je ne vois pas de contrefaçon, c’est une adresse en gouv.fr, il y a aussi le sigle de la république française et tout un long paragraphe à propos de la confidentialité du message et des engagements de celui qui le reçoit. Il y a la même chose sur les mails de mes collègues d’Astrium… Bon, ça me paraît un message véritable. Que me veut-il celui-là ? J’ai bien envie de lui répondre que je n’ai pas que ça à faire. Et puis, si c’est pour travailler sur un satellite espion, non merci… En même temps, que veut-il dire par « nouveau prototype de ...
... renseignement » ? C’est une appellation plutôt étrange pour un satellite. En plus, je vois mal la DGSE développer leurs satellites, l’armée fait appel à Astrium et Aliena-Space, c’est bien connu dans le milieu. Et pourquoi moi ? Je n’ai que quelques années d’expérience, rien à voir avec les huiles de la boîte ! Bon je rentre, il est déjà trop tard. Je verrai ça demain, ça me laissera le temps d’y réfléchir. Le lendemain, ma curiosité a repris le dessus sur tout le reste, et j’ai finalement répondu en leur indiquant quand et où je souhaiterais le rencontrer. --ooOoo-- Je m’imaginais avoir affaire à l’officier strict que l’on voit dans les films : cheveux très courts, dos bien droit, uniforme impeccable. J’ai en fait reçu la visite de deux hommes en civil. Le premier m’a tout de suite semblé sympathique, c’est le genre d’homme qui me met à l’aise, d’une attitude chaleureuse, détendue. La cinquantaine. Un homme de bureau, son allure montre bien qu’il y a longtemps qu’il n’a pas vu un champ de bataille. Il s’est présenté comme dirigeant le service de R&D de la DGSE. Il a également introduit son collègue, sans me préciser sa fonction. Un observateur, apparemment. Sans doute un psychologue. Il s’est installé dans un coin de la pièce et est resté discret, n’arrêtant pas de prendre des notes. Ça, c’est le genre de mec qui m’agace. Je n’aime pas qu’on m’observe, j’ai horreur qu’on me juge. J’ai réussi à l’ignorer superbement et à me concentrer sur ma discussion avec le colonel. — Alors, ...