Chapitre 1 - Histoires de Sexe

Chapitre 1

... les trouve géniales, pourquoi ?— Pourquoi sont-elles géniales, d’après vous ?— Parce qu’elles sont réalistes ! Tout est logique, tout paraît évident alors que ce sont des situations complètement fantastiques ! Bon sang, vous allez me dire ce que vous me voulez ou vous allez continuer à me parler littérature ?— Calmez-vous, c’est ce que je suis en train de faire. En fait, Werber faisait partie de mon équipe. Enfin, de mon équipe… je ne la dirigeais pas encore… Cette équipe a trouvé le moyen de stimuler l’imagination de certaines personnes. Nous avons depuis autorisé la publication de scénarios issus de ces simulations.— De ces stimulations, vous voulez dire…— Non, nous parlons bien de simulation. L’idée est de donner un sujet de départ avec seulement quelques éléments, puis de laisser la situation être analysée par le cerveau de l’explorateur. Comme on le ferait avec un ordinateur, sauf que l’on ne concevra jamais un ordinateur aussi puissant et rapide qu’un cerveau humain.— Vous voulez donc un deuxième cobaye pour vos expériences. La discussion devenait intéressante, sauf que je n’aime pas du tout l’idée d’être utilisé ainsi. Je ne me préoccupe maintenant plus d’être politiquement correct. — On les appelle les explorateurs de futurs… Mais c’est vrai que l’on joue sur les mots, là… Bref, nous souhaiterions que vous exploriez les futurs pour nous.— Et pourquoi moi ? Pourquoi ne pas continuer avec Werber, il a plus d’imagination que moi !— C’est un romancier, un artiste. C’est ...

... vrai que c’était exactement ce qu’il nous fallait pour mettre notre système au point, mais maintenant un scientifique comme vous nous donnerait des résultats plus proches de nos attentes. La notion du « beau » présent chez un romancier est une limite. Son cerveau ne trouve pas le scénario le plus probable, mais plutôt un futur probableet exploitable pour un roman.— Donc vous voulez utiliser un scientifique. Mais ça ne répond pas à ma question, de nombreuses personnes sont plus brillantes que moi.— Il y a également des contraintes physiologiques. Vous êtes… disons… compatible.— Quels types de contraintes ? Le mateur tousse exagérément. OK, j’ai compris, je n’en saurai pas plus. — Je ne peux pas vous répondre, je suis désolé, c’est confidentiel, me confirme le colonel. Bien, vous avez mon adresse mail, mais prenez tout votre temps. Il me faut une réponse certaine de votre part car, si vous acceptez, vous aurez à prendre des engagements auprès de notre agence.— Et si je refuse ?— J’en serais désolé… Mais ne vous inquiétez pas, on n’est pas totalitaire, on ne va pas vous éliminer pour ça, ajoute-t-il en plaisantant. J’aime bien le « pour ça »… Nous prenons congé. L’après-midi, j’ai eu du mal à me concentrer sur mon travail, il est vrai que cette proposition mettait ma curiosité à rude épreuve… --ooOoo-- J’ai rédigé ma réponse la semaine suivante : La réponse est dans ma boîte mail le soir même : Je ne veux pas vous manipuler. Mouais… Je te crois, mon coco. À tous les coups cette ...