Chapitre 1
Datte: 09/10/2018,
Catégories:
couleurs,
Collègues / Travail
sf,
... travaille. — Vous m’avez dit que vous étiez Tunisienne ? Ils recrutent des étrangers aux services secrets ? Ça m’étonne…— Vous ne pouvez pas savoir à quel point ça a été difficile d’être engagée ! J’ai dû passer des tas de tests et signer des tas de papiers qui m’interdisent de travailler pour les autres gouvernements. Ils ne plaisantent pas !— Comment avez-vous eu l’opportunité de travailler sur ce projet ? Elle a l’air d’avoir envie de causer, la demoiselle, je vais faire semblant de savoir de quoi on parle, peut-être que ça donnera quelque chose… — Il s’agissait d’un projet postdoctoral.— Moi je ne sais pas pourquoi ils sont venus me chercher, moi plutôt qu’un autre. Vous avez une idée en ce qui vous concerne ?— Oui, j’ai fait mes études dans une université parisienne prestigieuse.— C’est vrai que ça aide, mais ça n’explique pas tout.— En fait… commence-t-elle en paraissant gênée.— Vous étiez largement plus douée que vos camarades, c’est ça ? Elle acquiesce, son beau regard en direction de ses genoux. — Je peux vous tutoyer ? Nous sommes du même âge…— Oui, allez-y, mais vous… enfin tu es plus jeune que moi ! C’est une affirmation. Je range cet indice dans un coin de ma mémoire et continue sur mon idée. — Quelle est ta spécialité ? Qui as-tu rencontré la première fois ? Deux questions à la fois, meilleur moyen pour faire lâcher des infos. On se concentre sur la question suivante, en répondant à la première. — La neurologie. En fait, j’ai reçu comme toi la visite du ...
... colonel Levasseur. Il veut les meilleurs pour constituer son équipe de recherche. Sans tenir compte des critères habituellement utilisés par l’agence. Bingo, j’avance là ! Premier point : la technique développée nécessite le travail à plein temps de la plus douée des neurologues. Je vais gratter encore un peu en ce qui concerne le deuxième point. — Ce n’est pas juste, j’ai l’impression que tu en sais plus sur moi que je n’en sais sur toi !— Que veux-tu savoir ? Merde, raté. J’aurais voulu une réponse du genre : j’ai lu ton dossier, ou alors : on m’a demandé de valider ton profil pour cette expérience. Ce qui m’aurait permis de continuer à fouiller, mine de rien… Bon, allons-y au culot : — Ce que tu fais dans la vie, pourquoi tu m’as choisi, je veux tout savoir !— Je ne peux pas te répondre, je suis désolée. Encore raté ! Un autre essai : — Elle peut être dangereuse pour moi, la machine à simulation neuronale ? Le ton genre : on m’a dit ce que c’était, j’en parle juste pour faire la conversation, hein ! — Mais de quoi parlez-vous ? Si c’est pour me faire dire des choses que je n’ai pas le droit de dire, arrêtez tout de suite ! Cette fois c’est bel et bien foutu. La demoiselle s’est fermée, ses yeux me lancent des éclairs qui me font frissonner.OK, mea culpa. — Pardonne-moi… C’est vrai que je voulais en profiter pour en savoir plus. Tu comprends, on me demande de tout abandonner pour quelque chose d’inconnu. Même avec la promesse d’être entre les mains d’une charmante demoiselle, ce ...