Mad (6)
Datte: 14/10/2018,
Catégories:
Hétéro
... plus de cauchemars. Je vous assure : je vais bien, Docteur. De toute façon, j’ai toujours votre carte. En cas de problème, je vous promets que je n’hésiterai pas à vous joindre. — Bon… vous avez l’air sûr de vous. Dans ce cas, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter bon courage pour la suite. — Merci, Docteur. Une dernière poignée de mains, et Aymeric franchit la porte du cabinet pour la dernière fois. À la première poubelle croisée, il lâche la carte du docteur Gussman. Il est déjà tard, alors il se précipite chez lui sans détour. Il s’allume une clope, se réchauffe un plat au four à micro-ondes et se jette sur son fauteuil. Il dîne devant la télé. Une émission sans grand intérêt donne vie à l’écran. Aymeric regarde sans faire attention. Il a la tête ailleurs. Finalement, apathique, il finit par éteindre et se retrouve seul dans le noir à réfléchir. Tout est trop calme ; tout est vide, sans intérêt. Il n’a goût à rien. Sa vie n’a plus de sens. Après un long moment à rester sans bouger, il décide d’aller se coucher. Il jette un coup d’œil par sa fenêtre comme c’est devenu son habitude. Deux flics dans une voiture banalisée surveillent les environs. Ces bons-à-rien espèrent encore que Madeline va pointer le bout de son nez ici. Aymeric se moque : si elle leur a échappé jusqu’à maintenant, elle ne se fera pas avoir aussi facilement. Il se demande où elle peut bien être en ce moment. Il se dirige maintenant vers la porte pour fermer à clé, mais se ravise au dernier moment. ...
... Allongé dans son lit, un sommeil lourd s’abat sur lui. * * * Le voilà revenu dans son fauteuil à broyer du noir. L’obscurité ne permet pas de distinguer grand-chose. Seule la faible luminosité des étoiles à travers les volets permet de repérer quelques formes dans le salon. Quelque chose se met à gratter le long de la porte d’entrée. Aymeric se redresse. Son rythme cardiaque augmente brutalement. Il sent une présence de l’autre côté. Quelque chose qui est là pour lui. « Madeline ? » se met-il à espérer. Aymeric s’approche doucement. Une main tremblante se tend vers la poignée. Les grattements se font plus pressants. À la fois effrayé et intrigué, Aymeric pose le bout des doigts sur le pommeau. Il ouvre la porte d’un coup ; il n’y a personne. Aymeric s’avance ; il se retrouve dans la ferme où il a été retenu prisonnier. La porte de son appartement disparaît derrière lui. Tout est identique à son dernier souvenir des lieux : les chaînes, la fourche, le piège à loup ensanglanté sont encore là. La trappe par laquelle s’est échappée Madeline est ouverte vers le fond de la grange. Aymeric s’approche et regarde à l’intérieur, mais il ne peut y percevoir que de l’obscurité. Une obscurité qui, d’ailleurs, envahit tout le bâtiment. On ne distingue bientôt plus rien. Aymeric s’aperçoit que la présence est de retour, celle qui grattait à sa porte. Elle est là, quelque part cachée dans l’ombre, prête à bondir sur lui. L’air embaume la pourriture de sa malfaisance. Le voilà pris au piège. — Tu ...