1. La brouette de Zanzibar


    Datte: 18/10/2018, Catégories: fh, jeunes,

    ... cela lui minait la vie. Il se passa sans y croire la dernière lotion prescrite et entreprit de s’habiller. Il lui fallait maintenant mettre son plan du week-end à exécution. C’est tremblant d’appréhension qu’il saisit son téléphone portable. Hier soir il n’avait pu joindre Marie-Adelaïde. Répondrait-elle aujourd’hui ? — Allo ! Marie-Adelaïde !— Bonjour, Pierre-Octave !— J’ai cherché à vous… à te joindre, hier soir… (il avait du mal avec ce tutoiement qu’elle lui avait pratiquement imposé)— Oui, bon, ben je n’étais pas joignable ! répondit la jeune femme sans autre précision.— Je suis seul à la maison tout le week-end ! Je pensais qu’on pourrait peut-être en profiter !— Profiter de quoi ? Tu veux que je vienne chez toi ?— Oui, je voulais vous… te faire découvrir quelque chose d’intéressant !— Ça ne me dit trop rien, par contre si tu veux que nous sortions ensemble, je ne suis pas contre, il passe un festival de films japonais au Quartier Latin, j’aimerais bien en voir un ou deux…— Ce n’est pas contradictoire, on peut aller au restaurant, voir un film après et avant tout ça, on peut se voir chez moi !— Mais pour quoi faire ?— Fais-moi confiance, c’est une surprise !— Je vais réfléchir, je te rappelle dans un quart d’heure ! De quoi avait-elle peur ? Il n’allait tout de même pas la violer ! Il avait rencontré Marie-Adelaïde lors d’un court séjour dans une clinique dermatologique, toujours pour ces problèmes de boutons… Des problèmes, elle en avait aussi, mais elle ce n’était ...
    ... pas des boutons, c’était des plaques rougeâtres. Ils étaient du même milieu, se reconnurent dans quelques goûts et idées communes, mais pas dans tous ; il lui avait parlé de sa passion pour le modélisme et cela avait semblé la passionner… et ils se revirent. Il avait commencé à parler à ses parents de cette jeune femme, bientôt il la leur présenterait, mais il faudrait aussi qu’il annonce à sa dulcinée qu’il souhaitait se fiancer avec elle… La peur d’un refus le rendait malade, pourtant il faudrait bien qu’il ose un jour le faire. La seule solution était de multiplier les sorties avec elle, les invitations, les contacts, afin que la suite devienne comme un aboutissement logique et naturel. La sonnerie du téléphone le sortit de sa rêverie : — C’est moi. Bon, d’accord, je vais accepter. À quelle heure veux-tu que je vienne ? Pierre-Octave sentit son cœur se remplir de bonheur : — En début d’après-midi, 14 heures 30 par exemple, ça irait ?— Oui, d’accord, mais pas de blague, hein ! Promis ?— Tu sais bien que tu peux avoir confiance en moi !— Non, je ne le sais pas bien, Pierre-Octave, nous nous connaissons à peine, je prends un risque en allant chez toi et en sachant que tes parents ne sont pas là !— Mais tu as ma parole !— Laisse tomber ce genre de propos, il y a des gens que l’on croit connaître depuis des années et qui parfois ont une attitude que l’on n’aurait jamais soupçonnée… alors la parole d’une nouvelle connaissance… Du coup Pierre-Octave sentit son cœur se refroidir… et ...