La brouette de Zanzibar
Datte: 18/10/2018,
Catégories:
fh,
jeunes,
... c’est dépité qu’il s’entendit répondre : — Écoute, si tu ne veux pas venir, tu ne viens pas ! Je ne sais pas comment te prouver que tu ne risques rien !— Tu ne pourras jamais prouver ça ! Si je viens, c’est effectivement consciente des risques que je prends, et ces risques je les assume en toute connaissance de cause !— Bon !— Je serai donc là à 14 heures 30 ! À tout à l’heure, Pierre-Octave. Marie-Adélaïde raccrocha ; cette invitation ne lui disait rien au départ, c’est quand il avait parlé de surprise qu’elle avait changé d’avis et si ce couillon n’avait pas compris le message qu’elle avait essayé de faire passer c’était à désespérer de lui ! Voilà longtemps qu’un garçon ne s’était pas intéressé à elle ! Il faut dire qu’avec ses problèmes de peau, les choses n’étaient pas évidentes ; mais depuis ce séjour en clinique ses rougeurs avaient, sinon disparu, du moins tendance à se montrer plus discrètes… Un très léger maquillage là-dessus et si cela ne la transformait pas en top modèle elle passerait au moins de la catégorie « à éviter » à celle de « passable ». Elle se dit qu’elle verrait bien comment tout ça évoluerait. En attendant, à défaut d’autre mâle à se mettre sous la main, ce serait donc Pierre-Octave… Si seulement son traitement pouvait à lui aussi réussir ! Elle se vêtit de bleu, il adorait cette couleur, préféra un chemisier plutôt qu’un autre « haut », à cause de la possibilité de le déboutonner ; se maquilla très légèrement — c’est qu’elle ne pouvait pas se ...
... mettre n’importe quoi sur sa peau fragile — mais poussa la fantaisie jusqu’à se mettre un peu de fard bleu sur les paupières. Pierre-Octave était partagé ! Partagé entre la joie de voir celle dont il était devenu amoureux devant le pas de sa porte et surpris de la voir s’être maquillé le visage ! Mais pourquoi ? Pourquoi ? Farouchement opposé à la prostitution quelle qu’en soit sa forme, il ne pouvait admettre que quelque chose chez une femme lui rappelle les créatures qui s’y adonnaient. — Quelque chose ne te plait pas ? demanda la jeune femme.— Non, c’est la surprise, je suis content pour toi, on dirait que ta peau va vachement mieux ! Il se trouva génial d’avoir trouvé un si beau mensonge en si peu de temps ! Un moment il se demanda s’il ne faisait pas fausse route, mais quand on est amoureux on pardonne beaucoup de choses. Il faudrait qu’il lui explique qu’il n’aime pas le maquillage. Après tout, en discutant, on peut toujours faire évoluer les choses. Cette fille n’était pas parfaite, mais lui non plus ne l’était pas ! — Veux-tu boire quelque chose ?— Qu’est ce que tu as de bon ?— Un jus d’ananas peut-être ?— Tu n’aurais rien de plus corsé ?— Du café ?— Non, non, laisse tomber, le jus d’ananas ce sera très bien ! soupira-t-elle. Ils s’assirent sur le canapé, devant la table basse où avaient été posés les verres de jus de fruits. Ils étaient l’un près de l’autre, parlant de tout et de rien, de la météo, du week-end, de l’actualité, et d’autres billevesées. — Tu avais parlé ...