1. Sandrine et les trahisons (1)


    Datte: 18/10/2018, Catégories: Hétéro

    Nos lèvres se détachent. Ce baiser n’a rien de volé : non seulement il est parfaitement consenti mais la durée, l’intensité et le plaisir de cet échange trahissent notre désir. Je m’attendais néanmoins à ce regard angoissé, cette peur qui saisit soudain, à cette inquiétude sourde. A ce rejet. * * * Sandrine avait été engagée trois ans auparavant en mars 2014. Nous travaillions dans le même département, mais pas dans le même service. Sur le même étage, mais pas dans la même aile du bâtiment. Nous nous croisions néanmoins quotidiennement et nous avions sympathisé. Sandrine avait dix-huit ans de moins que moi, 21 contre 39. Expansive, vive, drôle, un peu "fofolle", spontanée, elle était comme un vent de fraicheur. Nous avons assez vite remarqué que nos caractères étaient complémentaires et cela nous a permis, petit à petit, de nouer une certaine complicité. Au travail, nous appréciions de nous croiser et prenions assez régulièrement le café ensemble. J’allais lui faire la bise tous les matins et il ne fait aucun doute que ce geste était apprécié. Un peu plus d’un an après son arrivée, nous nous sommes rendus ensemble à un barbecue organisé par notre direction. Ce jour-là, nous avons passé l’essentiel de la journée tous les deux et cela a renforcé notre relation. Dès lors, nous avons commencé à aller manger de temps en temps à midi. Pour autant, cette complicité ne débordait pas sur nos vies privées. Nous n’avions pas de contact en dehors du cadre professionnel. L’évolution de ...
    ... notre relation s’est traduite essentiellement de deux manières. Premièrement, nous avons commencé à nous confier de manière un peu plus profonde, un peu plus intime. Je savais que Sandrine était en couple depuis de longues années malgré son jeune âge, mais elle m’a alors appris qu’elle sortait avec son compagnon depuis l’âge de 15 ans et qu’elle n’avait connu que lui. Lorsque je lui disais à quel point j’admirais cela, Sandrine mettait le bémol et disait en riant que rien n’était jamais acquis. Mais je n’ai jamais pris cela pour moi. L’autre changement s’est construit à travers l’attention que je lui portais et celle qu’elle recherchait. Mes compliments se sont faits plus nombreux. Tenue, coupe de cheveux, maquillage, je trouvais toujours quelques chose à dire lorsque je venais la saluer le matin. A ses sourires, ses yeux pétillants, je savais qu’elle appréciait ces remarques. Comme nous riions toujours autant ensemble, comme nous plaisantions sans cesse, il y avait comme une réelle démarcation entre nos discussions personnelles, quand nous étions les deux, et nos moments plus légers, quand nous étions avec d’autres personnes. En juillet 2016, Sandrine m’a annoncé son mariage pour l’année suivante et j’ai été ravi de cette nouvelles. Elle m’en avait parlé quelques semaines avant que son compagnon ne se déclare et je savais que cette demande la comblait de joie. Mais elle m’a touché, car elle m’a spontanément indiqué que j’étais invité au mariage. J’étais le seul invité parmi ...
«1234»