1. Nicole, prête à tout (7)


    Datte: 22/10/2018, Catégories: Transexuels

    7. Lundi matin. Jean-Charles était reparti très tôt. Je sentis comme un pincement au cœur, un manque. Mais en me levant, je remarquai une paire d’escarpins à petits talons carrés. Si au début, je voyais l’idée de me transformer en fille d’un mauvais œil, après quelques jours, je prenais mon rôle au sérieux et appréciais les atours féminins. J’étais payé pour ça. Je regardai mes mains aux ongles vernis. Si j’aimais cette coquetterie chez les femmes, je la trouvais aussi très jolie sur moi. Je se levai pour mon rendez-vous chez l’esthéticienne. Mon épilation du visage arrivait à sa fin. — encore quelques séances et on pourra passer au torse, m’avait-elle dit. Je jetai un nouveau coup d’œil à mes ongles et une idée naquit dans ma tête. Je m’habillai comme la veille, chaussai mes nouvelles chaussures, vacillait un court instant sur mes talons et me dirigeai vers ma coiffeuse. Même si encore quelques poils tentaient d’envahir mon visage, je tentai de me maquiller comme l’avait fait Charlène. J’abandonnai rapidement. Il était évident que je devais acquérir un certain coup de main. Je me contentai d’un peu de mascara et de rouge à lèvres. Je descendis à la cuisine pour prendre un café, j’étais déjà en retard. Je croisai Manon, qui me dévisagea de la tête aux pieds et se mit à pouffer en quittant la pièce. — MANON !!! cria Rosette pour la réprimander. Je suis désolée, me dit-elle ensuite. — ce n’est pas grave, dis-je un peu vexée quand même. Je bus mon café brûlant. Rosette tenta ...
    ... de rattraper la réaction déplacée de la jeune femme de ménage. — qu’est-ce qui se passe ? demanda Isabelle en entrant dans la cuisine. J’ai entendu crier. — rien, dis-je. — Manon s’est moquée de Nicole, dénonça Rosette. — ah, je vois. Merci, répondit Isabelle en tournant les talons. Je filai à mon rendez-vous. Joëlle m’accueillit avec un grand sourire. Elle savait tout de moi, ma vie n’avait aucun secret pour elle. Mon corps non plus. Mais si ses formes pulpeuses m’attiraient, rien ne s’était passé entre nous. Nos rapports étaient purement professionnels. Elle brûla quelques poils qui faisaient encore de la résistance. Puis je me décidai à exposer mon idée du matin. — Joëlle, je peux vous demander quelque chose ? — tant que ce n’est pas une demande en mariage, dit-elle en plaisantant. — votre mari ne serait pas d’accord, répondis-je sur le même ton. Non, je voulais savoir s’il était possible de me faire un vernis, rhaaah, je ne sais pas comment ça s’appelle, quand les ongles son blancs au bout — une french ! — si vous le dites … Et je voulais savoir s’il est possible que vous m’appreniez à me maquiller. J’ai essayé ce matin, mais ça a été une catastrophe. — d’accord. Enfin, je vais seulement vous donner quelques conseils. Ensuite, ce sera à toi de te faire la main. Elle me posa de faux ongles et me fit une french. J’étais aux anges. En à peine deux semaines, je devenais accro à la féminité. Comment cela pouvait-il être possible ? Jamais par le passé je n’avais eu de désir de ...
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