Un baiser en guise de préliminaires - Version 2
Datte: 26/10/2018,
Catégories:
h,
fplusag,
Collègues / Travail
handicap,
complexe,
cérébral,
Voyeur / Exhib / Nudisme
Masturbation
init,
exercice,
... je ne lui en ai pas laissé le temps… j’ai pris sa bouche, c’était mon premier « vrai » baiser. Cette seule caresse que les prostituées ne vendaient pas. Elle hésita peut-être une seconde, puis s’abandonna. Je connaissais enfin le contact d’une langue sur la mienne. J’en avais le vertige. Nos lèvres qui s’unissaient et c’étaient nos corps qui fusionnaient. Je ne savais plus où était la limite entre sa bouche et la mienne, entre sa chair et la mienne… Le temps s’était arrêté. C’était à la fois un délice et une torture pour mon corps en fièvre. Enfin, il nous fallut… respirer. Nos bouches se séparèrent. Je relâchai un peu mon étreinte mais elle ne recula pas. Au contraire, elle reposa sa tête sur mon épaule. Je lui caressai un moment les cheveux. Puis je lui relevai la tête, je voulais retrouver ses traits, son regard, sa bouche… Mais son visage était baigné de larmes. Je lui essuyai les yeux, les joues, d’une main maladroite. Je déposai mille baisers sur sa peau rougie. J’aurai voulu lui parler, trouver les mots, mais ils ne venaient pas. Elle ne dit rien non plus. Au bout d’un moment, elle s’écarta doucement : « Je vais préparer du café, hein… » Je ne trouvai rien d’autre à lui répondre qu’un : « D’accord, si tu veux. » Je retournai m’asseoir à ma place pendant qu’elle s’affairait autour de la cafetière du bureau. Je ne pouvais pas la quitter des yeux. Pour la première fois depuis des mois je regardais la femme en elle. Elle n’avait pas un corps de rêve, c’est vrai, mais ...
... un corps de femme mûre, des hanches arrondies par deux maternités, une poitrine généreuse dont elle avait peut-être honte tant elle semblait l’avoir engoncée de force dans son soutien-gorge. Un pull et un pantalon classiques ne la mettaient pas en valeur. Elle me tendit une tasse de café. Je lui pris la main et voulus l’asseoir sur mes genoux, mais je la sentis se raidir… « Non… non, s’il te plaît… ». Je n’insistai pas et retins seulement sa main dans les miennes. J’étais ému par la douceur de sa peau, par la finesse de ses doigts… Je ne savais plus que penser… Son « non » était-il sincère ? Ou n’était-ce qu’un réflexe de pudeur qui ne demandait qu’à être transgressé ? Non, nous n’étions pas au cinéma… c’est dans nos fantasmes, ou dans une situation bien plus intime, que le « non » d’une femme vaut un « encore »… Son regard m’évitait, elle gardait les yeux baissés. Avais-je été trop loin déjà ? Abusé d’elle, profité de son désarroi ? Regrettait-elle déjà ce baiser à peine volé ? « Excuse-moi, Simone, je n’aurai peut-être pas dû, mais c’était merveilleux. » Elle sourit gentiment. «C’est pas grave Ludo et… euh… c’était très agréable pour moi aussi… on ne m’a pas embrassée comme ça depuis longtemps…. Ne m’en veux pas, mais je ne vais pas bien en ce moment et je ne sais pas où j’en suis … et puis, tu sais, le coursier ne va pas tarder à nous apporter le courrier. » Je redescendis sur terre. Ainsi, c’était ce qui la gênait, qu’on nous surprenne dans le bureau… Elle avait raison. ...