1. Xanths (3)


    Datte: 30/10/2018, Catégories: Trash,

    ... calvaire : j’y passai la nuit complète. Une fois achevée, le résultat était en lambeau, et je dû rejoindre la forêt un kilomètre au sud pour y trouver quelques tiges de feuilles assez résistantes pour tenir le tout. Je parvins à trouver le moyen d’y glisser le couteau sans me couper. Au final, un dizaine de jours durent passer. La garde était passée quatre fois, manquant la première fois de me surprendre. J’avais fini par m’habituer, survie oblige, à adopter un sommeil léger, à ne pas manger durant de longues journées, et à regarder partout autour de moi. Les nuits étaient assez calmes ; le jour, des créatures de toutes sortes passaient, volant au-dessus des crevasses dans lesquelles je me réfugiais, ou traversant la plaine en contrebas. Parfois, je pleurais en silence en repensant à ce que j’avais perdu. Je finis par m’endurcir, espérant que Zvolk finisse par repasser dans les parages. La plupart du temps, j’utilisai mon temps libre pour explorer les environs, fouillant les crevasses et grimpant au sommet des falaises pour repérer un maximum de terrain. Je pus ainsi observer la topologie des lieux : une grande chaîne de montagne s’élevait au nord, bordée par la mer, et séparée au sud d’une immense forêt par une plaine assez peu large, forêt qui s’étendait à perte de vue, sur des collines gigantesques. Une chose était sûre : je ne pouvais pas rester seule dans cet endroit ; il était trop dangereux, et trop immense. *** Partagée entre survie et recherches, j’eus quand même ...
    ... le temps de me poser certaines questions, notamment : qui était cette femme ? Elle était entièrement habillée de peau de bête et de cuir, ce qui laissait sous-entendre un savoir-faire particulier. Elle parlait ma langue aussi. Lorsque je pris conscience de ce fait, ma réflexion s’élargit : Zvolk parlait ma langue. Les ogres la parlaient également : comment était-ce possible ? Est-ce que le français était devenu la langue officielle du continent ? Mais ce fut bien cette femme qui resta longtemps le centre de mes pensées : les assemblages de peau et de cuir qui couvraient l’ensemble de son corps laissait penser un savoir-faire très pointilleux ; donc de deux choses l’une : soit elle était issu d’un milieu particulier, soit elle avait dû passer de nombreuses années à survivre, seule au milieu de cet endroit, pour concentrer de tels savoirs. D’autant que sa caverne, lorsque j’essayai de me la remémorer, semblait remplie de sorts et de végétaux de toutes sortes. Mais alors, pourquoi faisait-elle si jeune ? A vue de nez, elle devait à peine dépasser les vingt ans, avec sa stature toute frêle. Pourtant, elle avait su faire face à l’ogre sans la moindre hésitation, le terrassant d’une facilité déconcertante : comment était-ce possible ? Elle avait arrêté un violent coup de hache, de sa taille et lancé par un ogre dix fois plus imposant qu’elle. Ces questionnements me torturaient : il fallait absolument que je la retrouve. D’abord Zvolk, puis elle. *** Zvolk finit tout de même par ...
«1234...12»