1. Gavage dans le garage (2)


    Datte: 06/11/2018, Catégories: Trash,

    ... sexuelle de sa part ; et elle voyait, impuissante, le feu de l’âtre de leur passion s’éteindre peu à peu, passant doucement de l’embrasement du feu de forêt, aux braises à peines tièdes du brasier qui a vécu. Mais pour l’heure, c’était juchée sur ses talons hauts qu’elle avait de plus en plus de mal à marcher, dans l’allée goudronnée qui la mènerait de son garage à la petite barrière qui marquait la fin de sa « petite propriété », comme elle aimait à l’appeler. M. Jacques lui, l’avait déjà franchi sans encombre, pour la deuxième fois de la soirée. Candys, elle, avait eu la présence d’esprit de s’arrêter un moment pour pouvoir retirer ses talons, histoire de ne pas s’étaler de tout son long et réveiller ainsi toute la maisonnée. Wilson, son berger-allemand, avait cependant poussé un petit jappement plaintif, alors elle s’apprêtait à se relever, pour poursuivre sa petite promenade nocturne pieds nus ; comme s’il lui demandait où elle se rendait à cette heure, et dans cette tenue inhabituelle. Elle l’avait alors foudroyé du regard en lui intimant à mi-voix l’ordre de se taire, tout en se demandant comment sonamant d’un soir avait bien pu faire pour échapper à la vigilance jusque là sans faille de son fidèle compagnon. Elle avait en effet eu le fol espoir, tout en laissant sa barrière entrouverte quelques heures auparavant, que son canidé de gardien aurait pu repousser M. Jacques, et le dissuader d’aller plus avant dans ses projets. S’en remettre au dressage et à l’instinct ...
    ... d’un animal de compagnie afin de ne pas briser, une seconde fois, les liens sacrés de son mariage, ainsi que le serment de fidélité qu’elle avait prêté devant une bonne centaine de personnes ; voilà un choix qui, s’il avait été connu, en aurait laissé perplexe plus d’un. Il en disait d’ailleurs bien plus long que toute espèce de monographie philosophique sur l’usage que faisait l’Homme de son précieux libre-arbitre. Sur l’usage que faisait l’Homme de sa raison. Et sur la confiance que l’on pouvait raisonnablement accorder au genre humain. . Mais M.J avait, à l’évidence, franchi la barrière férocement gardée à deux reprises ; il fallait donc bien croire que Wilson avait, lui aussi, fait les frais du magnétisme proprement animal qui se dégageait de cet homme. Et accepter que l’instinct animal n’était, lui non plus, pas aussi fiable qu’il n’y paraissait. M. Jacques avait bien pris soin de garer sa voiture de location quelques mètres plus loin, en contrebas, bien à l’abri du regard d’éventuels curieux. Et pouvoir compter sur lui, savoir qu’il avait au moins ce souci du respect de sa vie privée et de sa réputation dans le voisinage, avait incité Candys à verser dans l’optimisme et à penser que « cette fois, tout irait bien : pas vu, pas pris, qu’ils allaient faire tout ce qu’ils avaient à faire et que cette soirée tomberait bien vite dans les oubliettes de l’histoire. » C’était donc presque rassurée qu’elle s’était engouffrée en pleine nuit dans une petite Twingo à deux portes, en ...
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