1. L'occasion fait la luronne...


    Datte: 12/11/2018, Catégories: fh, inconnu, collection, ffontaine, fsodo, occasion,

    Il y a des jours, comme ça. Pourquoi, soudain, se sent-on instinctivement poussé vers des actes irréfléchis ? Nul ne le sait. Hier faisait partie de ces journées où l’on va, le nez au vent, les yeux sur la foule pour en regarder les passantes sans vraiment les voir ou les observer. On cherche, mais quoi ? On regarde, mais qui ? On détaille, mais pourquoi ? Et puis d’un coup d’un seul, un flash ! Une illumination… Elle ! C’est Elle ! Pourquoi ? Ne cherchez ni à comprendre, ni à savoir pourquoi. Laissez-vous porter par votre instinct de mâle, de « chasseur »… Suivez votre proie, ferrez le poisson et hop ! emballez… Ce sont les circonstances, c’est l’air du temps qui fait l’occasion. C’est l’occasion qui fait le larron et la luronne. Aussi, me voilà déambulant dans la rue par un après-midi tristouille, à baguenauder quand je l’ai vue ! Elle… Grande femme svelte d’une quarantaine d’années. Cheveux châtains, encadrant un visage un peu sévère, ascétique mais marqué par deux yeux verts. L’allure était noble. Le pas ferme. Montée sur de modernes échasses (souliers à semelle et talons compensés), seul, l’orteil du pouce verni d’un rouge vif apparaissait. Une main dans la poche, l’autre tenant la bride du sac, elle semblait pratiquer le sport favori des femmes esseulées : le lèche-vitrines. À peine l’avais-je aperçue, je faisais demi-tour et lui emboîtais le pas, pour la suivre. Ainsi je pouvais mieux la détailler. Je l’ai doublée, jetant un œil au passage. M’arrêtai plus loin et la ...
    ... laissai me repasser devant pour lui emboîter de nouveau le pas… Je scrutais sa silhouette, fine, au pantalon qui moulait des cuisses fermes. Son cardigan mettait en relief une poitrine sage. Lors d’un de ces croisements, elle me frôlait, et dans un geste naturel mais provocateur pour le chasseur que j’étais devenu, elle a remonté la mèche de cheveux au-dessus de l’oreille. Une oreille percée et porteuse d’une petite créole. Au passage, je humais son odeur et décelais cette odeur caractéristique deLa Petite Robe Noire, un des derniers parfums en vogue. Hum… délices prometteurs… Pas de bagues… du moins pas d’alliance. Je sais, cela ne signifie plus rien de nos jours, mais les femmes sont très traditionnelles et l’alliance reste un viatique contre la drague masculine. Ne pas en porter reste donc un signe de liberté ou de libertinage annoncé. Ce petit jeu aurait pu se prolonger longtemps, mais il nous a menés tout droit à un salon de thé. J’entrai quelques instants après l’avoir vue s’installer à une table, seule. Derechef, je m’installai à la table d’à côté. Nous voilà séparés de quelques centimètres. Elle commanda pour elle. Je commandai pour moi. Et de concert, nous avons bu notre thé presque au même rythme. Elle semblait perdue dans ses pensées. J’étais perdu dans sa contemplation et cherchais un angle d’approche… Et une fois encore, mes narines se sont ouvertes pour mieux absorber l’odeur de son parfum. Décidément, cette odeur allait à ravir aux femmes. À la fois distinguée et ...
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