1. Section TG (10)


    Datte: 15/11/2018, Catégories: Transexuels

    ... gay, fier de l’être et plutôt engagé dans la cause. A tel point qu’il avait été mis au ban de sa confrérie. Confrérie qui ne s’était pas embarrassée de scrupules pour donner son nom aux autorités. Tribunal, procès, prison. Il avait été relâché pour bonne conduite mais évidemment avec l’interdiction de reprendre ses activités illicites. En contrepartie, l’administration lui avait offert un joli bracelet de cheville qui limitait ses sorties à un cercle de quelques kilomètres. Le seul hic, c’était que ce cercle se situait à Nice. Il y avait pire comme assignation à résidence. Les quelques neuf cent kilomètres qui nous séparaient rendait impossible une visite surprise. J’enrageai. Si près du but ! Je repris mon travail. Mes neurones fonctionnaient à fond. C’est en entendant mes collègues avec qui je n’échangeais presque pas, que la solution me sauta à la figure. Des vacances ! Avec le traumatisme de l’enlèvement, le bourrage de crâne qu’on avait subi, les missions qu’on avait enchainées, on en avait oublié que nous aussi on avait droit à des congés. Et en tant que militaire, on était plutôt bien doté avec quarante-cinq jours. Après tout ce qu’on avait enduré malgré nous, Sophie ne pouvait pas me les refuser. Je pris le train pour Nice dès le vendredi soir pour une semaine de congés. Même si on était mi-novembre et que la météo n’incitait pas à la baignade, j’accueillis cette permission avec une joie non feinte. Je m’installai à l’hôtel La Pérouse dans une chambre avec vue sur la ...
    ... baie et la Promenade des Anglais. Promenade qui avait vu quelques mois plus tôt un drame des lus atroces où quatre-vingt-cinq personnes, dont plusieurs enfants, avaient perdu la vie, tuées par un extrémiste qui avait lancé un camion sur la foule venue assister au feu d’artifice du quatorze juillet. Je continuai de me faire plaisir en louant une Audi TT, le bolide idéal pour apprécier le pilotage sur les routes sinueuses des corniches. Je visitai la Riviera de Cannes à Monaco. Je fis une halte au Marineland d’Antibes qui avait retrouvé sa superbe après les inondations de 2015. Je poussai jusqu’à Vintimille et son marché où je fis une razzia dans les boutiques de chaussures et de vêtements dont l’origine et l’authenticité pouvaient être sujette à caution. Je passai une journée dans l’arrière-pays niçois avec un passage obligé à St Paul de Vence. Enfin, je repérai l’appartement de mon hacker. Mon séjour touchait à sa fin et il était temps de passer aux choses sérieuses. Je me préparai soigneusement, look genre femme fatale, occasion pour étrenner une des paires d’escarpins à talons très haut et très fins made in Italy. Je remplis un grand sac en cuir, pure imitation Vuitton puis j’appelai un taxi. Je dus cogner plusieurs fois avant que Hack’Saur daigne ouvrir. Vu sa tête, il devait me maudire de l’avoir dérangé en pleine partie de je ne sais quel jeu en ligne. Toutefois, et bien qu’homo assumé, il me détailla de la tête aux pieds. — Oui ? demanda-t-il d’une voix pâteuse. — J’ai ...
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