1. Réconfort & vieilles dentelles VI. Les escarpins rouges (1)


    Datte: 17/11/2018, Catégories: Hétéro

    ... me vanter, je pense exceller), et elle, en tout cas ne semblait ni gênée ni perturbée par mon regard. Elle n’était pas avare de paroles, néanmoins, forte de son assurance et de la parfaite maîtrise de son sujet, elle alla droit au but, n’ayant pas besoin de tergiverser, et son discours n’était entaché d’aucune hésitation. Elle me dit qu’elle allait m’établir secondairement un devis, et me donna une première estimation du prix, qui ne serait qu’une grossière fourchette. Entre 9000 et 11 000 €, précisa-t-elle. Je ne tiquai pas, mais en moi-même je réalisai que ça ne serait pas une mince affaire. Il y avait du travail, c’était certain, point n’était besoin de protester, surtout qu’il me faudrait attendre le devis final. Ma petite dame prit congé, je la raccompagnai jusqu’à la porte. Je la regardai un peu mieux. Elle portait aujourd’hui des bottes de peau noires ; elle était mince, et probablement menue sous son blouson mi saison. Belle et racée, pensais-je, quelle élégance naturelle, quelle grâce féminine. D’autant que le tailleur assez chic, quoique classique, gris rayé qu’elle portait, lui donnait une classe folle. Et sa maturité ne la rendait que plus exceptionnelle, plus remarquable, plus attirante. La maturité dans sa plénitude. J’ai toujours fantasmé sur femmes de pouvoir ou du moins, sur les femmes d’un statut social élevé. Celle-ci devait être financièrement à l’aise, et elle ne tenait manifestement pas à le cacher, étant probablement fière de sa réussite sociale. Toute la journée et les jours qui passèrent je ne pus oublier cette entrevue et le souvenir de ses grands yeux. J’avais en tête les paroles d’une chanson de Sheller : "Et toi tu ne savais pas ce que ça voulait dire Quelqu’un qui tient ton regard aussi fort."
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