1. InConscience


    Datte: 23/11/2018, Catégories: fh, ff, fbi, fagée, couple, amour, fsoumise, fdomine, nostalgie,

    ... quitté son cœur. Son pianiste, elle l’avait abîmé, puis l’avait vraiment aimé, dans le calme, la douceur et le plaisir, tempérant son caractère de feu pour le protéger, pour le garder. Elle aimait le réveiller le matin en se glissant sous les draps pour poser sa tête sur son ventre. Elle parlait alors doucement à sa verge, l’embrassait délicatement puis la prenait dans sa bouche, sans bouger, juste jouant de sa langue pour la réveiller. Une fois au garde à vous, elle la regardait, l’admirait, cette jolie queue imposante au gland satiné, une véritable invitation aux baisers. Parfois elle sortait des draps et revenait simplement avec un thé, et parfois aussi la chevauchée matinale se terminait en course pour ne pas être en retard au boulot. L’air de l’opéra était étouffant et toutes ces odeurs de sueurs mélangées la poussaient à une respiration lente et prudente. Elle se résolut à aller prendre de l’air frais au balcon extérieur. Un groupe de jeunes femmes y fumaient comme des damnées. — Mesdemoiselles ?— Pardon, on vous dérange avec notre fumée ?— Du tout ! Auriez-vous l’amabilité de m’offrir une cigarette ? Elle s’en alla fumer plus loin, solitaire comme depuis quelques années. Voir cette tige se consumer entre ses doigts lui rappelait une fois de plus de nombreux souvenirs, les mains de Carla qui en tenait toujours une entre ses doigts, ou ses dents, lorsqu’elle était occupée. Elle avait été surprise, éblouie, la première fois qu’elle l’avait vu faire ce geste qui lui ...
    ... paraissait si vulgaire. Mais avec elle, c’était une touche amusante, presque masculine. Elle l’avait regardée faire ces gestes machinaux des centaines de fois, des milliers. Sortir une cigarette de l’étui, la porter à ses lèvres, diriger le briquet pour l’allumer. En la regardant, il lui semblait que le tabac devenait gracieux, raffiné. Diane avait été fascinée. Mais le tabac lui brûlait à présent la gorge, et pourtant elle jouait avec la fumée qu’elle expirait, séduite à nouveau par la grâce des volutes qui se formaient. Diane regarda ses mains. Les calles avaient disparu, la batterie n’est pas un instrument de vieille femme. Quelques cicatrices, des coupures de sécateur, une entaille au pouce faite enfant, qui avait grandi avec elle. Elle aimait bricoler ce qui lui tombait sous la main, elle avait façonné autant de pâtisseries que de poteries. Elle avait fait mal avec ces mains-là, mais elle avait aussi donné beaucoup d’amour, si imparfait qu’il ait pu être. Son alliance impossible à enlever mordait son annulaire, enfoncée dans la chair par le temps. Et c’était très bien ainsi. Elle abandonna son mégot dans ce qui était un cendrier officieux et regagna sa place. Ce soir était un grand soir. Elle espérait tant de cette musique. Roméo et Juliette n’allaient pas tarder à débuter. Elle avait découvert la force tragique de cette œuvre très tôt, son jeune esprit avait été si impressionné par cette situation inacceptable ! Le suicide des amants lui avait toujours paru être la meilleure ...
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