1. InConscience


    Datte: 23/11/2018, Catégories: fh, ff, fbi, fagée, couple, amour, fsoumise, fdomine, nostalgie,

    ... chose à faire. Cependant, en grandissant, elle avait appris, compris, que les adultes ne font pas ce genre de chose. Les grands aiment raisonnablement, avec le sens des responsabilités, mais la Loutre n’avait jamais pu se faire à cette fadeur. Quand elle avait rencontré Yvan, elle n’avait pas eu à réfléchir. C’était lui, et lui seul. Elle n’avait nulle autre explication pour parler de lui. Elle aurait pu parler de ses qualités qu’elle appréciait, de ses défauts qui l’attendrissaient, mais non. Yvan était à la Loutre ce que les baguettes sont au batteur : indispensable. Il était un choix sans détours ni calcul. Mais sa fièvre n’avait jamais été apaisée par cet homme. Au fond d’elle-même grognait une bête qui ne se nourrissait que de femmes. Elle ne s’était donnée qu’à une seule, alors qu’elle n’était encore qu’une jeune femme. La lumière de la salle disparaissait, l’orchestre était sorti de la fosse pour investir la scène durant l’entracte. Elle avait aimé Carla profondément mais si mal qu’il n’en restait rien quelques mois plus tard. Cette femme lui avait ouvert les yeux, cela avait été un tournant dans sa vie. Les violons donnaient le ton de l’œuvre en ouverture. Les silences profonds, les teintes romantiques puis tragiques montaient jusqu’aux oreilles de Mamie Loutre. Elle resta quelques instants à regarder la danse si calme des archets. Puis les flûtes firent leur entrée, espiègles, insaisissables, annonçant la première montée des cordes. Et vint le violon séducteur dont ...
    ... les notes se propageaient aux autres instruments. Bientôt le si célèbre mouvement, Montaigu contre Capulet… C’était toute son histoire : des envolées superbes, une lame de fond menaçante, des rappels de sa conscience, le chemin parfois gris de la vie, et le renouveau du plaisir, pourtant toujours le même. Les notes graves qui montaient de la section des cordes, aiguisées par le claquement des cuivres, la bouleversaient une fois encore. Elle regardait le bal des archets. Voir cette symbiose, cette synchronisation parfaite, était comme revoir ses anciennes amours. Elle s’était donnée une seule fois à une femme, mais quel plaisir, quel délire ! Diane savait que le prix en serait exorbitant pour avoir transgressé cette limite du plaisir, mais au soir de leur première entrevue, quand elle regardait les marques de morsures et de griffures sur ses seins et son ventre, elle en était grisée. Carla lui avait dit maintes fois de faire attention, de se méfier d’elle, qu’elle lui prendrait tout, mais ce don qu’elle lui avait fait dépassait la souffrance qu’elle avait ressentie lorsqu’elle était partie. Bien des années après, lorsqu’elle se couchait sur ses nouvelles amantes, elle repensait à elle, à ce qu’elle lui avait pris, et à ce qu’elle lui avait offert. Tant de grâce et de beauté ! Chacun de leurs ébats semblait une pause dans le temps, un instant irréel. Elle aimait sa voix et ses mots. Elle se sentait portée par cette femme qui la conduisait au-delà d’elle-même. Elle aimait sentir ...
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