Un ascenseur nommé désir - Histoires de Sexe

Un ascenseur nommé désir

... monter en moi un comportement de voyeur : j’avais l’impression d’avoir un œil-Webcam braqué entre nos cuisses et je filmais au ralenti cette queue qui s’enfonçait dans son ventre. J’ai relevé la tête en cherchant les yeux de Tina. Quand je les ai trouvés, j’ai cadré son visage et j’ai cligné des paupières, comme si je prenais des photos avec mes yeux. Je la voyais en noir et blanc : sur le fond noir aux reflets ondulés de sa chevelure se dessinait son visage rendu blanc mat par son léger bronzage. Les deux traits que dessinaient ses sourcils en arcades, au bord de son front large, ouvraient encore plus grand ses yeux gris clair. La ligne verticale de son nez contrastait avec la rondeur de ses pommettes, juste au-dessus des ombres creusées de ses joues qu’encadrait le bord satiné de sa mâchoire. Mon regard s’arrêtait au ras des courbes fines que dessinait le galbe de ses seins. Trois touches de rouge flashaient sur cette image : les deux taches vives du chemisier encore accroché au bord ses épaules et sa bouche aux lèvres brillantes comme des quartiers d’agrumes charnus. Son sourire neutre finissait de la rendre inaccessible. J’ai repensé au photographe Henri Cartier-Bresson qui disait que photographier, c’est mettre dans la même ligne de mire la tête, l’œil et le cœur. Tina s’est abandonnée aux plaisirs simples de l’imprévu. Sa surexcitation a fait place à un calme tendre et chaleureux. Du coup, je nageais en elle. De temps en temps elle fermait les yeux et elle basculait la ...

... tête en arrière : cela rendait son cou désirable. Je me suis penché plusieurs fois sur elle pour l’embrasser et la lécher juste sous la ligne ronde de sa mâchoire. J’ai mangé la douceur de sa peau. Elle a caressé ma poitrine. Puis elle m’a pincé le téton droit pendant qu’elle roulait le sien dans ses doigts en passant sa langue sur ses lèvres. Tout son corps ondulait d’un petit sursaut à chaque fois que mes cuisses venaient presser ses fesses. Je la limais en prenant soin d’elle. Décidément, il est trop dur ce mot :limer. Il est trop grossier pour exprimer ce qui se passait à cet instant là. Moi, ce que je désirais, c’était qu’elle puisse ressentir de façon dense toutes les sensations que pouvait faire naître le contact onctueux de la surface de mon membre dans son étui intime. Je voulais qu’elle sente dans son corps toutes les tensions de ce corps étranger qui dilatait sa chair et qui étirait son sexe. Tina a caressé mes fesses avec ses pieds. Ce contact de nylon était étrange pour moi. Tandis que pour Tina, il était évident que c’était bien : un large sourire illuminait son visage à chaque fois que ma verge, encouragée par la pression de ses pieds sur mes fesses, s’enfonçait un peu plus en elle. J’ai caressé ses seins et ses joues pendant qu’elle me regardait calmement, les yeux grands ouverts en caressant mes bras. J’ai soudain compris que la pression entre nous était en train de redescendre : le rideau de fumée du scénario que Tina déroulait dans sa tête était en train de ...