Voisin, Voisine
Datte: 09/08/2017,
Catégories:
fh,
hplusag,
voisins,
voiture,
amour,
volupté,
Oral
humour,
... soupçons devinrent des certitudes. Je n’ai pas eu le courage d’en parler à mon mari. Je craignais de commettre quelque chose d’irrémédiable ou d’irréversible. On a un ménage, on a une maison, des amis, des habitudes. J’aurais dû l’aborder de front, en parler avec lui, mais j’ai agi autrement.— Ah ?— Oui. Je travaille à mi-temps dans une association et j’ai emprunté l’un des dictaphones qui nous servent pour les tâches de secrétariat.— Eh bé ! On va entrer en plein roman d’espionnage…— Voisin, je t’en prie, c’est sérieux, laisse-moi continuer.— Pardon.— Ces engins se déclenchent à la voix ou, si tu veux, au bruit. J’ai d’abord testé, ça marche.— Et tu l’as laissé… euh…dans la chambre à coucher ? Des larmes coulèrent à nouveau : — Oui.— Et ?… Elle se leva sans répondre, les yeux brouillés, ouvrit un tiroir et ramena le dictaphone sur la table. Elle le mit en route : — Je te demande pardon. Je me sens ignoble mais il faut que tu écoutes. Le son de ces appareils n’est pas de première qualité, mais ce que j’entendis ne laissait planer aucun doute sur l’activité enregistrée : celle d’un couple en train de faire l’amour. Cris, frottements, gémissements, chocs d’épidermes etc. Puis, je restai pétrifié. La voix de la partenaire, en pleine excitation sexuelle, la voix qui disait « Vas-y, mets-la moi, défonce-moi, salaud ! »… Cette voix, c’était celle de ma femme. Je dus devenir blanc comme un linge. Elle coupa illico le son. — Maintenant, tu sais. Et tu sais pourquoi j’ai voulu que ce ...
... soit avec toi. J’étais abattu et consterné. Une longue minute de silence. Je lui demandai : — Ce même jour, toutes les semaines, c’était le vendredi ?— Oui. Je n’avais aucun mérite à la devinette : le vendredi, c’est le jour où je monte à Paris pour mon boulot. C’est le jour où ma femme ne travaille pas l’après-midi. Un plus un font deux. Les RTT ont de bien curieux détours. — Et toi, tu bosses aussi le vendredi, je suppose ?— Oui. Une autre question me vint : — Tu as réussi à joindre ton mari, tout à l’heure ?— Oui.— Il rentre quand ?— Il ne sait pas. Il m’a dit qu’il risque de ne rentrer que demain, car il faut chercher des pièces à Amiens.— Amiens ? Tiens, tiens, comme par hasard…— Par hasard ?— Oui. Parce que ma chère et tendre m’a laissé un mot sur la table de la cuisine : elle doit se rendre à Amiens, elle aussi. Dans le fond, c’est rassurant, au moins on sait où ils sont. J’accrochai son regard : — Voisine, je ne t’en veux pas. Mais tu comprendras qu’il me faille un moment pour digérer. Elle ne baissa pas les yeux, sa main accrocha mon bras : — Écoute-moi. Il y avait un avant, il y a un après. Je te parle des évènements d’aujourd’hui. Ils ont pris un tour que je n’attendais pas. Avant, je n’avais qu’une idée en tête : me venger. Maintenant, je n’ai plus qu’une crainte : te perdre. Mais j’accepte la suite comme elle viendra. Je voulais simplement te dire que j’ai abandonné toute idée de vengeance, elle est devenue insignifiante. J’ai commis une erreur : je n’aurais pas ...