1. Comment je me suis fait soumettre par une tête à claque


    Datte: 14/12/2018, Catégories: Entre-nous, Les hommes,

    Dès le début ça avait commencé comme une sale journée : réveil tardif, sale temps, moral dans les chaussettes... Le genre de journée que l'on est content de laisser derrière soi, en somme. On a tous nos petits trucs dans ce genre de cas-là, pour essayer d'égayer un peu le tout, enfin je crois. Moi en tout cas j'essaie de me concentrer sur des petits plaisirs sans me prendre la tête : un bon petit déjeuner au lit, un bouquin et le chat... Ce jour-là, ou plutôt ce soir-là, j'avais simplement décidé que j'allais sortir draguer et, avec un peu de chance, m'envoyer en l'air. Autant dire que je n'ai pas été déçu. Voilà pour l'ambiance, pas top quoi. Donc l'horloge digitale du four affiche 19:13, je sors tout juste de la douche et je m'habille. Frais et propre malgré la fatigue de la veille, je décide donc de décoller de mon nid douillet pour me mettre en route d'un bar gay où j'ai mes habitudes, dont je tairai le nom pour plus de mystère (eh oui, ça ne rigole pas) réputé un peu "chaud lapin" : en général ça ne manque pas, quand j'y vais je ne finis que très rarement seul. C'est très rare que je sorte seul le soir, mais là je ne suis pas d'humeur festive, je veux juste conclure. Je pénètre dans la salle pour me rendre compte que, malgré l'heure peu avancée, l'ambiance est déjà échauffée. Il y a du monde, les gens boivent, on sent même que certains commencent à être pompette. Tant mieux. Après un bref passage au bar pour commander un verre de vin rouge, je prends mes quartiers à une ...
    ... petite table, en fond de salle. J'ai choisi cette table à la suite d'un raisonnement logique infaillible : je suis dos au mur et j'ai la vue sur toute la salle, au moins coup d'oeil aventureux à mon égard, je peux identifier la source, et si nécessaire répondre favorablement d'un petit sourire lubrique. C'est ma stratégie, je l'ai peaufinée, j'en suis fier. Claire, simple, efficace. Je commence à siroter mon verre, tout doucement, le but n'étant pas de finir ivre. Et je ne peux pas m'empêcher de le remarquer, à deux tables en diagonale. Ce type parle fort, il fanfaronne, il a l'air d'avoir une confiance en lui infaillible. Il a aussi l'air très énervant. Vraiment très énervant. L'ambiance est bonne, la musique pas trop forte, et j'ai l'air d'avoir un peu de succès au vu des regards que l'on me lance. Soit, tant mieux, mais pas intéressant pour le moment, ces mecs ne sont pas à mon goût. Au bout d'une vingtaine de minutes, mon verre est presque vide. Je le termine d'un trait et file au bar m'en commander un autre. Je traverse donc la salle, non sans tortiller du cul, sait-on jamais. Et m'appuie sur le bar, en attendant que l'on prenne ma commande. Je tourne la tête sur ma droite, et, quelle coïncidence, c'est Monsieur le Fanfaron qui est accoudé juste à côté de moi, seul cette fois. Je le dévisage un instant, songeur. Il a l'air vraiment très jeune. Encore plus que moi. C'est même à se demander s'il est majeur. Il dégage une impression générale horripilante : assez grand, les ...
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