1. La Machine à Baiser (2)


    Datte: 09/08/2017, Catégories: Divers,

    ... commençait à se rhabiller lorsque la voix nasillarde d’un interphone lui demanda d’allumer le grand téléviseur situé dans un angle de la pièce où elle se trouvait. Tout en s’interrogeant sur le pourquoi d’une telle demande, elle mit en marche l’appareil. Après quelques secondes apparut à l’écran une figure qui lui était familière : la Mère Hique, la terrible Mère Supérieure du couvent de Kelboijmechoff, celle qui décernait les sévères punitions aux élèves qui avaient commis quelque bêtise. Émilie se demandait bien ce qu’elle faisait là, en visioconférence dans cette salle de la machine à baiser. Redevenant d’un seul coup la jeune fille convoquée chez la Mère Sup’, notre héroïne, la gorge serrée, ne pipait mot. Le silence était pesant, angoissant. C’est avec un certain soulagement qu’elle entendit la voix de la Mère Hique : — - Mademoiselle Émilie Maiblag, vous êtes certainement surprise de me voir ici. Par contre, vous sachant vicieuse, je ne suis guère étonnée de votre présence en ce lieu de débauche. Vous vous demandez sans doute la relation que je peux avoir avec cette machine à baiser ; eh bien c’est tout simple : notre communauté religieuse a acquis cet appareil, et les très lucratives ...
    ... retombées financières permettent de financer largement le couvent de Kelboijmechoff. Bref, nous nous enrichissons avec les nombreux gogos qui se sont fait baiser ici et qui repartent sans rien demander une fois leur compte bancaire débité. Je pourrais vous citer des hommes politiques, des gens dans la vie bien sous tous rapports ; je peux même vous dire que notre vénérable confesseur, le Père Igor, prétextant une importante réunion à l’évêché afin de s’absenter du couvent, est également venu se faire baiser ici : cela nous a permis de récupérer l’argent de plusieurs quêtes qu’il avait détourné. Comme vous le voyez, depuis le couvent je contrôle tout ce qui se passe ici, et à votre mine défaite je vois que vous avez eu beaucoup de plaisir. Bon, je dois vous laisser, c’est l’heure des vêpres ; et pensez à la retraite que vous allez devoir faire à de Kelboijmechoff. yqoyhhnl La Mère Hique disparut de l’écran ; Émilie s’empressa de quitter la pièce. Elle retrouva sa voiture dans la rue Steen ; la tête bourdonnante, les jambes flageolantes, elle était crevée. Demain matin, dès qu’il sonnera, il est certain que le réveil traversera à basse altitude la chambre d’Émilie avant de se crasher contre le mur. 
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