1. Annick


    Datte: 20/12/2018, Catégories: Lesbienne

    ... notre gentille professeure, avec ses connaissances, sa bonne humeur et sa compassion coutumières. Bien que ces remarques désobligeantes me blessaient profondément, je n’osais pas trop les critiquer, de crainte de me retrouver dans le «camp adverse» par présomption. C’est à ces occasions que les jeunes peuvent faire montre d’une grande cruauté envers leurs proches. Mais avant d’aller plus loin avec l’histoire de Gabriela, je dois vous parler de moi.Je sais que j’ai toujours préféré la compagnie des filles. Déjà à cette époque, j’avais des liaisons secrètes avec quelques camarades. Et comme l’école, au même titre que les milieux de travail, est une vraie broîte à rumeurs, je prenais mes précautions. Ainsi, lorsque nous nous voyions en classe, nous échangions les politesses d’usage, mais sans plus. En outre, nous avions développé notre propre code. Comme nous demeurions chez nos parents, c’était évidemment plus difficile de nous rencontrer. Nous profitions donc de leur absence pour faire l’amour, non sans risques parfois. Mais, puisque nous nous connaissions toutes dans notre petit groupe et que nous avions convenu d’un «pacte de solidarité», ce qui excluait la jalousie, nous pouvions nous réunir à trois ou à quatre chez l’une d’entre nous pour étudier. Lorsque les parents n’étaient pas à la maison, nous partagions le lit à tour de rôle, pendant que l’autre ou les autres potassaient leurs matières. Certaines sortaient même avec des amis gays, ce qui nous avantageait des deux ...
    ... côtés, puisque eux aussi jouaient le jeu.Évidemment, après le secondaire, les choses sont devenues plus faciles. Nous avions emménagé en appartement. De plus, au cégep et, plus tard, à l’université, nous avons élargi nos cercles de rencontre. Certaines d’entre nous se sont perdues de vue. C’est durant cette période que j’ai commencé à fréquenter des filles de façon plus sérieuse. C’est à ce moment que j’ai revu Gabriela.Nous étions en début d’été. Le matin était plutôt frisquet pour cette période de l’année. Néanmoins, comme je n’ai jamais été frileuse de nature et que je ne suis pas sujette à att****r la grippe, j’ai décidé de m’habiller légèrement. C’était ma façon de faire un dernier pied de nez à l’hiver. Armée de mon sac en bandoulière, je me rendais à l’arrêt d’autobus. Tandis que je marchais, je sursautai au son d’un avertisseur d’automobile près de moi. En me retournant, je vis une silhouette familière qui me faisait signe de venir à sa rencontre. Arrivée à hauteur de la portière, je reconnus avec ravissement mon ancienne professeure du secondaire. Je m’étonnai qu’après toutes ces années, Gabriela se soit souvenue de moi aussi facilement. Ne pouvant résister à pareille offre, je montai dans sa voiture. Gabriela n’avait presque pas changé. Elle était même plus belle que jamais.-«Où vas-tu?», me demanda Gabriela.-À l’Université. J’ai un cours à huit heures trente.-Veux-tu que je te reconduise? Je n’ai pas de cours ce matin. J’ai une rencontre pédagogique avec les autres ...
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