1. L'étudiante


    Datte: 03/01/2019, Catégories: Entre-nous, Hétéro

    ... je dus relever en fin de séance quand je pris la parole pour synthétiser les remarques. J’en profitais pour lui indiquer des ouvertures de perspective qu’elle n’avait pas entrevues pour ses travaux ultérieurs si elle envisageait de se lancer dans les études doctorales. Toute reconnaissante pour ces remarques autant que pour les appréciations positives que j’avais portées sur son travail, elle me remercia en privé et avec insistance à la sortie de la soutenance. Nous nous échangeâmes nos coordonnées à toutes fins utiles et nous nous sommes quittés, elle enjouée et souriante, moi satisfait et quelque peu fier de ma prestations. Puis je repris mes occupations jusqu’aux grandes vacances et je ne la revis plus pendant plusieurs mois. C’est vers la mi-décembre qu’elle vint frapper à la porte de mon bureau. Tout heureux de la revoir, je ne fus pas surpris qu’elle me dît combien elle l’était aussi. Un lourd manteau grenat lui couvrait le corps, ne laissant presque pas apparaître le voile qu’elle portait. Elle préparait un dossier volumineux pour une inscription doctorale à l’étranger et me demanda une lettre de recommandation que je rédigeai sur place, sous ses yeux ; ce qui a semblé la subjuguer à cause de l’aisance avec laquelle j’avais accompli cette obligation. Le contenu de ma lettre la laissa sans voix tant il lui paraissait élogieux. Elle me remercia en une étrange formule où se mêlaient notre langue commune et le français, le tutoiement naturel de l’une et le vouvoiement ...
    ... respectueux de l’autre, comme si nous étions à la fois proches et éloignés en amitié ou en parentèle. Je protestai sincèrement en relativisant mon mérite et elle partit, le même sourire franc sur le visage, en agitant plusieurs fois la main en signe d’au-revoir. Pour je ne sais quel motif, elle frappa de nouveau à ma porte quelques jours après et l’entrouvrant, elle me vit en réunion avec mes jeunes collègues. Je lui fis un signe de la main pour lui indiquer que j’étais occupé et qu’elle devait repasser et elle repartit, avec une moue désolée en guise d’excuse. C’était pour savoir, comme je l’appris plus tard, si je pouvais la recommander personnellement à quelque collègue étranger pour son inscription, qu’elle avait au demeurant déjà réalisée en ligne. Je lui fis comprendre qu’il n’était pas possible d’agir sur la procédure en ligne dès lors qu’elle était entamée, mais je lui promis de la présenter à un collègue, compatriote installé à l’étranger, qui allait justement nous rendre visite sous peu. C’est ce que je fis, le collègue, plus informé que moi de la procédure, lui ayant confirmé mes dires tout en lui laissant en fin d’entrevue ses coordonnées à toutes fins utiles. Elle revint le lendemain de son passage pour me remercier. Chaudement habillée comme la veille, elle s’assit et me fit part de ses inquiétudes concernant le rejet éventuel de sa demande. Je tentai de la rassurer tant bien que mal, de lui dire qu’il n’y a pas que les études dans la vie en assortissant mes propos ...