1. L'étudiante


    Datte: 03/01/2019, Catégories: Entre-nous, Hétéro

    ... circonspects d’arguments d’autorité forgés par l’expérience. J’enclenchais naturellement, quoiqu’avec une sourde appréhension sur sa vie privée en lui disant que, belle et enjouée comme elle était, elle n’aurait aucune difficulté à trouver un parti et à s’installer dans une vie conjugale remplie sans perdre espoir de trouver un travail qui l’intéresserait au lieu de ce contrat en CDD ; lequel était à présent au demeurant son seul lien formel avec l’Université. Par une dérive lente, délibérée mais contrôlée de mes propos, je lui fis remarquer que les femmes dans notre contrée ne portaient pas le voile et que si elle adoptait ne serait-ce que le vêtement féminin traditionnel, elle serait à croquer de beauté et de charme. Elle fit une moue ambiguë puis, après un long silence, elle me fit part de son scepticisme en ciblant particulièrement ses camarades masculins dénués de civilité, hargneux, sales ignorants ; ce sur quoi j’étais bien d’accord avec elle sans oser pourtant le lui dire. Le hasard a voulu qu’on frappa énergiquement à la porte à ce moment même et je me levai dans un excès de rage contenue pour ouvrir, sachant par avance de qui il s’agissait : une grappe d’étudiants me fit face pour je ne sais quel revendication et je me surpris à les renvoyer sans ménagement, en feignant une grande colère dont ils ne me supposaient pas capable tant je les avais habitués à calmer le jeu et à répondre autant que faire se peut à leurs sollicitations. Ils repartirent, penauds et je ...
    ... revins au bureau, en fermant la porte à clé cette fois, de crainte de voir d’autres groupes surgir et entrer sans se faire prier ; ce qui était déjà arrivé plusieurs fois. Elle resta assise, légèrement interloquée par ma réaction et se mura dans un long silence tandis que je cherchais le fil de notre conversation. Elle me regardait en coin, sans doute un peu apeurée par ce qui venait de se passer mais elle reprit assez vite une posture assurée. Je dus rompre le silence pour justifier ma colère mais elle avait bien compris la situation. Nous n’eûmes pas l’occasion de reprendre notre conversation : se levant lentement, elle me dit qu’elle allait me laisser travailler à présent et me fit de nouveau au-revoir en agitant la main comme les fois précédentes. Je me levais à mon tour en me souvenant que j’avais fermé la porte à clé en lui disant : attends, je t’ouvre. Sa main était déjà sur la poignée de la porte quand la mienne chercha la serrure et, se retournant brusquement, son visage se trouva à deux doigts du mien. En une fraction de seconde elle colla sa bouche à la mienne en passant sa main derrière ma nuque pour me retenir. Je ne fis aucun geste pour me retirer tant je fus liquéfié littéralement. Bouches fermées, nous restâmes ainsi de longues secondes qui me parurent des heures. Elle desserra sa prise sur ma nuque avec lenteur tandis que nos bouches se séparèrent au même rythme. Ses yeux s’allumèrent en me fixant et je ne pus réprimer le geste involontaire de poser deux doigts à ...